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Santé

Alcoolisme: le Baclofène serait efficace pour traiter la dépendance

Depuis le 14 mars 2014, le Baclofène est officiellement autorisé pour traiter l'alcoolisme.

Depuis le 14 mars 2014, le Baclofène est officiellement autorisé pour traiter l'alcoolisme. - Damien Meyer - AFP

Selon une étude allemande, 12 personnes sur 28 qui se sont vu prescrire ce décontractant musculaire sont devenus abstinentes.

Des résultats très encourageants dans la lutte contre l'alcoolisme. Un essai clinique (BACLAD) mené par des chercheurs allemands a démontré que le Baclofène, un décontractant musculaire autorisé depuis le 14 mars pour traiter la dépendance à l'alcool, était particulièrement efficace.

Les tests se sont déroulés "à l'aveugle" auprès de 56 personnes divisées en deux groupes de 28. Pendant trois mois, un groupe a pris du Baclofène à différentes doses et l'autre, un placebo, est-il expliqué dans la revue spécialisée European Neuropsychopharmacology.

Près de la moitié des volontaires devenus abstinents

Il s'avère ainsi que le médicament a permis une abstinence de 42,9 %, contre 14,3 % dans le groupe placebo, autrement dit des données très optimistes.

L’étude précise que pendant la phase à doses fortes de baclofène (posologie moyenne quotidienne de 180 mg), on observe 68% d’abstinents chez les patients traités contre 23,8% chez ceux sous placebo.

"Les résultats de BACLAD sont en faveur du Baclofène et confirment avec le plus haut niveau de preuve les observations déjà faites par tous ceux qui connaissent l’effet du Baclofène et restent indépendants d’éventuels liens d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique pouvant orienter leur jugement", commentent dans un communiqué commun plusieurs médecins spécialistes et promoteurs du médicament en France.

Peu d'effets secondaires

Autre point fort, l'enquête a montré que le Baclofène était bien toléré pour la plupart des patients traités, et ce, avec un nombre limité d'effets secondaires. Deux participants seulement ont arrêté le traitement en cours.

L'idée étant aussi de retrouver une consommation d'alcool responsable comme le soulignent les signataires du communiqué: "L’abstinence n’est plus une fin en soi. L’objectif est de retrouver un rapport normal et libre à l’alcool".

En France, deux essais nommés "Bacloville" et "Alpadir" sont actuellement en cours. Il s'agit d'un enjeu de santé publique majeur: l'abus d'alcool est responsable de 49.000 morts par an en France, selon une étude de l'Institut Gustave-Roussy, soit de l'ordre de 134 morts par jour.

M.G.