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Santé

Alcool: la consommation des Français reste parmi les plus élevées de l'OCDE

Deux hommes trinquent, le 10 mars 2015 à Pont-Audemer, dans l'Eure

Deux hommes trinquent, le 10 mars 2015 à Pont-Audemer, dans l'Eure - Charly Triballeau - AFP

La consommation des Français n'a cessé de baisser lors des dernières décennies mais la France reste classée parmi les pays à gros buveurs d'alcool. Un rapport de l'OCDE s'inquiète notamment de la situation des jeunes et des femmes.

La consommation d'alcool en France est en baisse depuis trente ans. Néanmoins, elle reste parmi les plus élevées des 34 pays de l'OCDE. Telles sont les conclusions du premier grand rapport de l'Organisation de coordination et de développement économiques (OCDE) portant sur la consommation d'alcool des pays membres.

La France dans le trio de tête

L'Estonie, l'Autriche et la France sont en tête des pays les plus consommateurs d'alcool, selon des chiffres de 2012. Dans l'Hexagone, où l'on boit essentiellement du vin, la consommation moyenne d'alcool pur (en rouge ci-dessous) est estimée à 11,8 litres par habitant et par an. Soit presque 1 litre par mois et par Français âgé de plus de 15 ans.

A titre de comparaison, la moyenne des pays de l'OCDE (en bleu) s'élève à peine à 9,1 litres par an. La moyenne mondiale, elle, ne dépasse pas les 6,2 litres. C'est en Israël, en Inde, en Turquie et en Indonésie que l'on boit le moins d'alcool.

Une consommation en baisse

Entre 1992 et 2012, la consommation des Français a baissé de plus de 20%. C'est, après l'Italie, le pays qui a fourni le plus gros effort.

Dans les pays de l'OCDE, la consommation a baissé de 2,5% en moyenne sur la même période. Elle a toutefois augmenté dans quelques pays comme la Finlande, l'Islande, la Norvège, la Suède, la Pologne ou encore Israël.

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- © OECD Health Statistics, 2014

Les consommations dangereuses en hausse

Autre remarque du rapport, tout le monde ne consomme pas de l'alcool de la même façon. Dans l'Hexagone par exemple, 50% de l'alcool est consommé par 20% de la population seulement (voir ci-dessous le graphique représentant la part d'alcool consommée par les 20% de la population qui boivent le plus).

  • La prévalence des consommations dangereuses - plus de 140 grammes par semaine pour une femme et 210 grammes pour un homme - a augmenté dans de nombreux pays, de même que la sur-alcoolisation épisodique chez les jeunes, et en particulier les femmes - 5 à 8 doses d'alcool lors d'une même occasion. En France et en Suisse, ces épisodes de sur-alcoolisation sont toutefois relativement faibles chez les femmes.
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Les risques chez jeunes et les femmes

La consommation chez les jeunes est globalement en hausse dans l'OCDE. On recense aussi de moins en moins d'enfants de 15 ans ou moins n'ayant jamais consommé d'alcool: ils étaient 30% environ dans les années 2000. A l'inverse, la proportion des enfants ayant déjà été en état d'ébriété augmente, pour atteindre 43% chez les garçons et 41% chez les filles.

  • D'autre part, il est noté que les femmes ayant un niveau d'éducation élevé ont deux fois plus de chances d'adopter une consommation nocive d'alcool que les femmes ayant un niveau d'éducation faible. En revanche, les hommes ayant un niveau d'éducation faible ou moyen sont plus à risques.

Comme le rappelle le rapport, "la consommation d'alcool est parmi les principales causes de décès et d'handicap dans le monde", elle est même passée de la 8e à la 5e place. Parmi les solutions suggérées, des séances d'informations et une hausse des taxes pourraient avoir un "impact sur les normes sociales qui poussent aux conduites d'alcoolisation dangereuse".

Aurélie Delmas