BFMTV
Santé

Activité physique: les sportifs du week-end réduisent aussi leurs risques de décès

Les adultes âgés de 18 à 64 ans devraient pratiquer au moins, au cours de la semaine, 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée ou au moins 75 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue.

Les adultes âgés de 18 à 64 ans devraient pratiquer au moins, au cours de la semaine, 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée ou au moins 75 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue. - iStock - lzf

Si le risque de décès en raison de cancer ou maladies cardiovasculaires est le moins élevé chez les sportifs réguliers en semaine, des chercheurs ont démontré que les bénéfices s'appliquent également aux personnes qui pratiquent seulement, mais de manière intense, une activité physique pendant le week-end.

En ce qui concerne le temps qu'il faut dédier à une activité physique pour un réel impact sur la santé, l'Organisation mondiale de la santé conseille aux 18- 64 ans de pratiquer au moins, au cours de la semaine, 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée ou 75 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue. Mais par manque de motivation ou manque de temps, beaucoup de personnes suivent cette bonne habitude uniquement le week-end.

Si l'on pourrait penser que ce nombre restreint de session de sport ne permet pas de réduire aussi efficacement le risque de maladies non transmissibles, des chercheurs de l'université de Sydney et de la Loughborough University (Angleterre) ont démontré le contraire. Leur étude suggère que des périodes moins fréquentes d'activité physique offrent quand même d'importants avantages pour la santé, même pour les personnes obèses et celles qui présentent des facteurs de risque médicaux.

"Il est très encourageant de constater que le fait d'être physiquement actif à une ou deux reprises par semaine est associé à un risque moindre de décès, même chez les personnes qui exercent une activité physique mais qui ne suivent pas tout à fait les niveaux d'exercice recommandé", explique le Pr Emmanuel Stamakis, principal auteur de l'étude.

Une différence entre le sport en semaine et en week-end?

Toutefois, ce dernier ajoute: "pour obtenir des bienfaits pour la santé optimaux, il est toujours conseillé de respecter et de dépasser les recommandations sur l'activité physique".

Il est en effet connu que les personnes qui respectent ces recommandations présentent des risques moindres de décès par toutes causes, notamment les maladies cardiovasculaires et le cancer, et contrôlent mieux leur poids, taux de cholestérol et tension artérielle. Sans compter que la sédentarité (manque d'activité physique) est considérée comme le quatrième facteur de risque de décès dans le monde selon l'OMS.

"Mais la recherche doit encore établir comment la fréquence et la dose hebdomadaire totale d'activité physique pourraient être combinées pour obtenir des bienfaits pour la santé, soulignent les chercheurs. Par exemple, les individus pourraient répondre aux directives actuelles en faisant 30 minutes d'activité physique d'intensité modérée cinq jours par semaine ou 75 minutes d'activité physique d'intensité vigoureuse juste un jour de la semaine".

Pour étudier la question, ils ont suivi les cas de 63 591 adultes qui ont participé à des enquêtes de santé en Angleterre et en Ecosse. En analysant ces données recueillies entre 1994 et 2012, les chercheurs ont voulu examiner les associations entre les sportifs appelés "guerriers du week-end", qui passaient en moyenne 300 minutes par week-end à faire du sport, d'autres modèles d'activité physique, et le risque de décès par toutes causes, par cancer et par maladies cardiovasculaires.

Des bénéfices malgré une fréquence plus faible

Parmi les participants, il y a eu 8.802 décès de toutes causes, 2.780 décès liés à des maladies cardiovasculaires et 2.526 à des cancers. Les conclusions ont permis d'établir que le risque de décès par toutes causes était d'environ 30% plus faible chez les "guerriers du week-end" que chez les adultes qui étaient considérés comme inactifs. Il en va de même pour le risque de décès par maladies cardiovasculaires et par cancer, qui étaient respectivement plus faibles de 40% et de 18% pour ces derniers.

Les chercheurs affirment par ailleurs que la réduction de ces risques était pratiquement semblable chez ces grands sportifs du week-end qui respectaient les recommandations hebdomadaires et les adultes "insuffisamment actifs", qui pratiquent du sport à une fréquence inférieure aux recommandations mais qui bougent régulièrement. Cette constatation a persisté après l'ajustement de facteurs de confusion, comme les maladies chroniques.

"Ces résultats signifient que les 'guerriers du week-end', et les autres modes d'activité physique caractérisés par une ou deux séances d'activité physique par semaine peuvent offrir des résultats bénéfiques pour la santé même lorsqu'ils ne répondent pas aux lignes directrices", concluent les chercheurs.

En France, l'Inpes* indique qu'il y a peu de données pour documenter le niveau d’activité physique en général mais que les études sur le sujet sont globalement en accord pour indiquer que 10 à 15% des adultes ne pratiquent quasiment aucune activité physique et que seuls 60% d’entre eux atteignent les recommandations.

*Institut national de prévention et d'éducation pour la santé

Alexandra Bresson