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Santé

A Paris, le risque d'arrêts cardiaques est plus élevé dans les gares

Gare de Lyon, à Paris, pendant les dernières fêtes de Noël.

Gare de Lyon, à Paris, pendant les dernières fêtes de Noël. - Dominique Faget - AFP

En se penchant, plan de Paris à l'appui, sur la répartition géographique des accidents cardiaques survenant sur la voie publique dans la capitale, des chercheurs ont constaté qu'ils se produisent surtout dans les lieux aux flux de population les plus importants, à savoir les grandes gares.

A Paris, ce n'est ni dans le métro aux heures de pointe, ni dans les quartiers les plus fréquentés, que le risque d'accident cardiaque est le plus élevé. En se penchant sur les attaques cardiaques survenues sur la voix publique entre 2001 et 2010, à Paris, des chercheurs du Centre d'expertise mort subite de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont découvert que le risque de faire un arrêt cardiaque dans la capitale est bien plus élevé dans les gares, rapporte Le Figaro. Ainsi, les grandes gares parisiennes concentrent à elles seules 20% du total d'arrêts cardiaques qui se produisent à Paris, expliquent ces chercheurs dans une étude parue en mars dernier dans la revue médicale Circulation.

Mise en perspective des arrêts cardiaques sur un plan de Paris

Les chercheurs sont parvenus à ce constat en procédant à une étude minutieuse de la géolocalisation des 1.255 accidents cardiaques recensés pendant ces dix années sur la voie publique parisienne, grâce aux données fournies par la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris. Aidés par l'Atelier parisien d'urbanisme, les chercheurs ont ensuite rapporté ces données dans une carte de la capitale découpée en plus de 2.000 cases, chacune comportant des critères précis en termes de densité de population et d'équipement urbain. Parmi ces critères d'équipement figurent notamment les gares, aux côtés d'autres lieux fréquentés comme les centres commerciaux ou les musées. 

En procédant ainsi, les chercheurs de l'Inserm sont parvenus à mettre en évidence le fait que ce n'est pas la densité d'un lieu qui agit sur le nombre d'accidents cardiaques, mais bien le flux de population qui s'y observe. Ce constat s'est ainsi vérifié avec l'étude des cinq principales gares parisiennes (la gare de Lyon, la gare du Nord, la gare de l'Est, la gare Montparnasse et la gare Saint-Lazare), où le nombre d'accidents cardiaques est cinq fois plus élevé que dans les musées, où la densité de population est pourtant semblable.

Plus que le nombre de personnes réunies dans un même espace, ce sont donc les mouvements de foule qui peuvent entraîner des arrêts cardiaques chez les individus fragiles, ce qui amène les auteurs de l'étude à conclure que la mise à disposition de défibrillateurs dans les gares est plus que nécessaire.