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À Cherbourg, Macron annonce une mission flash et une conférence de la santé lancée en juillet

Face aux soignants de Cherbourg, le chef de l'État effectue son premier déplacement de terrain depuis sa réélection et temporise avant les législatives.

Face aux soignants à Cherbourg ce mardi, Emmanuel Macron doit répondre aux innombrables cris de détresse des professionnels de la santé. Urgences engorgées quand elles ne ferment pas, personnels submergés, écoles d'infirmières qui se vident, salaires trop bas...

Le chef de l'État est arrivé vers 17h45, avec près d'1h45 de retard sur l'horaire prévu, au Centre hospitalier de Cherbourg avec la nouvelle ministre de la Santé Brigitte Bourguignon, en raison d'un sommet européen à Bruxelles dédié au soutien à l'Ukraine, qui a joué les prolongations.

Face aux défis, répétés inlassablement par la profession et après un Ségur de la Santé pendant le premier quinquennat, Emmanuel Macron annonce cette fois-ci une "mission flash" d'un mois "sur les soins non programmés", confiée au patron du Samu, le docteur François Braun avant d'entamer une table ronde avec "tous les acteurs de la santé". Et une conférence de la santé lancée en juillet avec toutes les parties prenantes, qu'il voudrait répliquer ensuite pour l'école.

"On a une boîte à outils qu'on définit au niveau national qu'il faut changer", déclare le président. "La formation en fait partie, continuer ce qu'on a commencé sur la rémunération et après il faut que les gens sur le terrain puissent décider de ce qui est bon pour eux (...) Il est important d’ici un mois de pouvoir enclencher un travail national, de cartographier tous les problèmes qu’on a sur le territoire", ajoute-il.

"Le chef de l'État semble temporiser avant les législatives", analyse notre journaliste politique, Benjamin Duhamel. Pour Margaux de Frouville, cheffe du service santé de BFMTV, l'heure n'est plus "aux conférences, mais à l'action".

" Ça vacille!"

Quelques minutes auparavant, dans les couloirs du CHU, le chef de l'État a été interpellé par plusieurs soignants. Des infirmières à qui il demandait si elles pouvaient en plus dans leur journée encadrer des étudiantes en école, lui ont rappelé qu'elles n'avaient "même pas le temps de s'occuper des patients".

La question de la rémunération a, à nouveau, été abordée, tandis que le gouvernement fait des efforts pour rendre plus attractive la profession: "Avec le Ségur, j'ai gagné 180€. Les nouvelles sont recrutées avec 30% d'augmentation et 3 semaines de vacances alors que nous on trime et on n'a pas d'augmentation. Ça fait 2 ans qu'on trime !", a pointé une ancienne.

Un psychiatre lui a rappelé que "les équipes sont épuisées". "J'ai conclu des États généraux sur la santé mentale. Ça va mettre des années", lui a répondu Emmanuel Macron. "Oui, mais en attendant le bateau coule. Je suis inquiet, ça vacille!", a rétorqué le professionnel.

Hortense de Montalivet