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Santé

20e journée mondiale de la maladie d'Alzheimer: le grand défi sanitaire pour la science

Devant le palace de Monaco, le 20 septembre, des personnes forment la figure d'un hippocampe, animal marin mais aussi l'une des premières structures cérébrales attaquées par la maladie d'Alzheimer.

Devant le palace de Monaco, le 20 septembre, des personnes forment la figure d'un hippocampe, animal marin mais aussi l'une des premières structures cérébrales attaquées par la maladie d'Alzheimer. - -

Ce samedi est la vingtième journée mondiale de lutte contre la maladie d'Alzheimer. Une occasion de faire le point sur l'état de la recherche et la nécessité d'un dépistage le plus précoce possible.

La maladie d'Alzheimer, qui touche de plus en plus de millions de patients dans le monde, représente un véritable défi pour la recherche qui n'a pas encore trouvé le moyen de la guérir. Cette réalité se rappelle à nous en ce samedi 21 septembre au cours duquel est organisée la 20e journée mondiale de la maladie d'Alzheimer. Très répandue, cette affection dégénérative concerne 850.000 personnes en France, 7 millions en Europe et 35,5 millions dans le monde.

Toujours plus de malades avec l'allongement de la vie

Selon l'OMS, le nombre de malades devrait doubler d'ici 2030 (en passant à 65,7 millions) puis plus que tripler d'ici 2050 (pour atteindre les 115,4 millions).

Aux Etats-Unis, rançon de l'augmentation de l'espérance de vie et du vieillissement, la démence, comme la maladie d'Alzheimer, coûte déjà plus cher que le cancer et les maladies cardiovasculaires, selon la Rand corporation (organisme privé à but non lucratif).

Des enjeux que la 20e édition de la journée mondiale de lutte contre la maladie, organisée samedi, promet de rappeler.

Une destruction progressive des neurones

La maladie est caractérisée par des "plaques" séniles ou dépôts de peptides bêta-amyloïdes ainsi que par une dégénérescence neurofibrillaire, liée à la protéine tau anormale ("phosphorylée") qui s'accumule dans les neurones et propage leur destruction. En dépit des progrès, la recherche s'attache encore à mieux comprendre l'enchaînement de la "cascade" d'évènements qui aboutit à la mort des neurones et en particulier à mieux élucider les premières altérations.

Dépister le plus précocement possible

Selon le Professeur Philippe Amouyel, directeur de la Fondation nationale Alzheimer, pour stopper l'engrenage fatal, soit "une chance sur cinq d'être touché à plus de 80 ans, il faudrait sans doute intervenir bien avant l'apparition des symptômes", ce qui suppose de pouvoir diagnostiquer très précocement le risque d'Alzheimer, quasiment dix ans avant les premières manifestations cliniques de la maladie.

Tests neuropsychologiques, dosage sur le liquide dans lequel baigne la moelle épinière, génétique, imagerie avec l'arrivée du PET scan (tomographie par émission de positrons) font partie des instruments d'exploration.

Des études sont ainsi conduites pour mieux déterminer les personnes à risque comme l'étude 3C (3 cités, Bordeaux Montpellier Dijon) sur une cohorte de 10.000 personnes ou encore Memento, plus récente, qui regroupera au final 2.300 personnes recrutées dans des centres de mémoire universitaire.

Autre exemple, aux Etats-Unis, indique le Professeur Duykaerts, une étude sur des patients âgés propose de traiter ceux qui accumulent la protéine bêta-amyloïde par immunothérapie passive (des anti-corps dirigés contre cette protéine).

Mais bien des mystères demeurent : pourquoi, par exemple, les protéines mal repliées d'un sujet atteint se propage (par injection) dans le cerveau d'une souris saine et déclenche la maladie à la manière du prion de la vache folle?

Des bienfaits de la stimulation de l'esprit

Stimuler son esprit, conserver une activité, et même travailler plus longtemps comme l'ont montré des études française et américaine, diminueraient le risque de développer la maladie ou du moins en retarderaient l'apparition. Et ce n'est pas à négliger, soulignent les spécialistes.

Parmi les nombreuses méthodes utilisées pour lutter contre la maladie d'Alzheimer, la musicothérapie a montré un certain succès, comme le prouve ce reportage à la Fondation hospitalière Sainte-Marie.

David Namias avec AFP et Cécile Dandré et Thomas Paulmyer