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10 jours pour un rendez-vous, longues files d'attentes: à Paris, la galère des dépistages Covid-19

Des personnes faisant la queue pour se faire dépister à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis (PHOTO D'ILLUSTRATION).

Des personnes faisant la queue pour se faire dépister à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis (PHOTO D'ILLUSTRATION). - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Avec les nouvelles recommandations sanitaires, de plus en plus de Parisiens se précipitent dans les laboratoires pour se faire dépister. À la clé: plusieurs heures d'attente et une situation tendue avec les laborantins.

Paris reste "particulièrement à risque" face au coronavirus, a insisté Jérôme Salomon au micro de France Inter vendredi dernier. Et alors que la capitale est maintenant en zone active de circulation du Covid-19, les Parisiens, eux, se bousculent dans les salles d’attente des laboratoires afin de se faire dépister. À la clé: plusieurs heures d’attente et une situation de plus en plus tendue avec les laborantins.

10 jours pour un rendez-vous

Le constat n’est pas nouveau. À la mi-juillet déjà, Aurélien Rousseau, directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France expliquait dans les colonnes du Monde que "la tension [était] forte" dans les laboratoires franciliens. Mais la situation est loin de s’être améliorée depuis, avec les nouvelles recommandations sanitaires, qui encouragent à se faire tester systématiquement en retour de vacances. Pour ceux qui partent à l’étranger, l’obligation de fournir un test PCR négatif à l’entrée de plusieurs pays favorise également une hausse de fréquentation des laboratoires parisiens, déjà mis à rude épreuve depuis le début de l’été.

Dans un reportage de France Info, un patient évoque ainsi "deux heures d'attente voire jusqu'à trois heures pour un simple dépistage". Pour prendre rendez-vous à Paris sur l’application Doctolib, il faut parfois patienter jusqu’à dix jours, rapporte Public Sénat. Avant même l'ouverture des laboratoires, des files d'attente sont observées, comme ci-dessous dans le 3ème arrondissement de Paris ce lundi matin.

Incivisme et agression

Pis, des laboratoires ont été témoins de comportements violents à l’encontre de leurs salariés. C’est le cas des laboratoires Bioclinic, qui ont décidé d’embaucher une cinquantaine d’agents de sécurité pour calmer la patientèle impatiente.

"Ce manque de civisme nous a littéralement explosé à la figure. (...) Les agressions, c'est devenu notre vie courante. On est devenu un défouloir", s’est indigné la semaine dernière auprès du Parisien Philippe Dabi, PDG du groupe Bioclinic. Ce dernier ajoute que des laborantins ont fini par déposer plainte.

"Les gens sont nombreux à vouloir se faire dépister", confirme toujours auprès de nos confrères Nicolas Péju, directeur adjoint de l’ARS d’Île-de-France, précisant que 150.000 tests sont maintenant réalisés par semaine dans la région. Pour faire face à cet afflux inédit, la Ville de Paris multiplie les installations de centres de tests itinérants, par exemple à Paris-Plages, mercredi après-midi.

Nouvelle plateforme téléphonique

Derrière l’engorgement des laboratoires, les autorités sanitaires redoutent surtout que des individus asymptomatiques soient testés plus rapidement que des personnes ayant déjà des symptômes et qui sont pourtant prioritaires. Depuis ce lundi, l’ARS d’Île-de-France a donc lancé une plateforme téléphonique afin de faciliter la prise de rendez-vous pour les personnes symptomatiques ainsi que les personnes "contact" de cas confirmés.

Selon les chiffres de la Direction Générale de la Santé (DGS), 77.6777 cas et 7628 morts liés au coronavirus ont été recensés en Ile-de-France, dont 1127 contaminations supplémentaires dimanche. C’est de loin la région la plus touchée du territoire.

Esther Paolini Journaliste BFMTV