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Saint-Etienne

Plainte pour chantage à la sextape: le maire de Saint-Etienne dénonce des "accusations ignobles"

Le maire de Saint-Etienne Gael Perdriau lors d'une réunion publique le 26 juin 2019

Le maire de Saint-Etienne Gael Perdriau lors d'une réunion publique le 26 juin 2019 - ROMAIN LAFABREGUE © 2019 AFP

Le maire les Républicains de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, conteste les accusations dont il est l'objet de la part d'un de ses anciens adjoints, Gilles Artigues. Il est soupçonné d'avoir fait chanter ce dernier.

Le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau (LR), accusé de "chantage aggravé" par son ex-premier adjoint Gilles Artigues après des révélations de Médiapart sur une manipulation présumée à la sextape, a dénoncé mercredi des "accusations ignobles et infamantes".

"Depuis plusieurs jours", Gaël Perdriau "fait l'objet d'accusations ignobles et infamantes", sur lesquelles il souhaite "pouvoir s'expliquer dans les plus brefs délais", indiquent dans un communiqué ses avocats, Christophe Ingrain et Julie Pasternak.

Le maire de Saint-Etienne "conteste l'ensemble de ces accusations", et entend "porter à la connaissance des enquêteurs la totalité des informations dont il dispose. Elles mettront un terme à la campagne médiatique aussi violente qu'infondée qu'il subit actuellement", affirment encore ses conseils.

Une plainte pour dénonciation calomnieuse sera déposée

La plainte pour "chantage aggravé, guet-apens en bande organisée, détournement de fonds publics et non-dénonciation de faits délictueux" a été déposée par Gilles Artigues, lundi, devant le parquet de Saint-Etienne, qui s'est dessaisi au profit de celui de Lyon. Celui-ci a ouvert mardi une enquête préliminaire, confiée à la PJ.

Sollicité par l'AFP, Me Christophe Ingrain a également affirmé que "dans un deuxième temps, une plainte pour dénonciation calomnieuse sera déposée par Gaël Perdriau concernant les fausses déclarations de Gilles Artigues".

Médiapart a publié vendredi une enquête affirmant qu'un adjoint au maire, Samy Kéfi-Jérôme, avait organisé un rendez-vous filmé avec un escort gay pour piéger et museler Gilles Artigues.

Soupçon de complot pour éviter toute candidature dissidente

Publiant des images compromettantes tirées de la vidéo, Médiapart rapporte les révélations de l'ancien compagnon de Samy Kéfi-Jérôme à l'époque des faits présumés, Gilles Rossary-Lenglet. Celui-ci affirme avoir organisé fin 2014, avec Samy Kéfi-Jérôme, la rencontre entre Gilles Artigues et l'escort dans une chambre d'hôtel parisienne.

Selon lui, cette vidéo aurait ensuite permis à l'équipe municipale de Gaël Perdriau de faire pression sur le père de famille et de le dissuader d'une éventuelle dissidence. Auparavant, sa candidature au second tour des municipales de 2008 avait divisé la droite et contribué à l'élection de Maurice Vincent (PS).

Gilles Rossary-Lenglet a aussi déclaré à Médiapart avoir reçu ces dernières années de la mairie une offre d'emploi, qui ne s'est pas concrétisée, et 50.000 euros pour services rendus, via des rémunérations par des associations culturelles.

De son côté, Samy Kéfi-Jérôme, conseiller régional, a été suspendu samedi de ses fonctions de délégué à la stratégie digitale de la région Auvergne Rhône-Alpes par son président Laurent Wauquiez.

Q. M. avec AFP