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Pédopsychiatrie en France : une urgence d’utilité publique

[CONTENU PARTENAIRE] La pédopsychiatrie en France est une discipline mal aimée. Elle peine à recruter. Le nombre de pédopsychiatres a été divisé par deux en 10 ans. L’âge moyen d’un pédopsychiatre est aujourd’hui de 62 ans. Des dizaines de départements se retrouvent aujourd’hui sans aucun de ces professionnels faute de volontaires. Autre constat alarmant : selon un rapport de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) publié en 2018, le délai moyen, en France, pour obtenir une consultation chez un pédopsychiatre est de 6 mois. Ce délai peut facilement atteindre 1 voire 2 ans dans certains départements comme la Seine-Saint-Denis.

Margaux de Frouville, cheffe du service santé de BFMTV est partie scanner cette info. Elle s’est rendue à Bobigny, à l'hôpital Avicenne (93) où elle a rencontré le professeur Thierry Baubet, pédopsychiatre depuis 25 ans qui assiste impuissant à la détresse de nombreuses familles.

“On est confrontés à des familles en errance, des familles en colère, des familles qui ne trouvent pas de solutions de soins car la situation n’est pas encore assez urgente. Notre travail devrait être dans l'accompagnement et le soin avant les catastrophes”.

La pédopsychiatrie relève pourtant d’un enjeu de santé publique majeur. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 50 % des pathologies psychiatriques de l’adulte apparaissent avant 16 ans. Or, bien souvent ces troubles n’ont pas été pris en charge ou pas correctement. D’où la nécessité de pouvoir détecter au plus tôt les premiers signes de troubles psychiques.

Aujourd’hui les moyens financiers alloués au secteur ne permettent pas de poursuivre une politique de santé publique adaptée aux besoins. Les difficultés d’accès aux soins psychiatriques sont importantes, notamment dans les territoires ruraux ou isolés. Les inégalités territoriales sont frappantes, les structures existantes sur-sollicitées.

Au même moment, les conséquences de la crise sanitaire sur la santé mentale des jeunes ont été particulièrement préoccupantes avec une hausse des états dépressifs, surtout chez les préadolescents et chez les 18-24 ans, des troubles des conduites alimentaires et une augmentation des passages aux urgences des moins de 15 ans pour des troubles psychiques.

Les “Assises de la Santé Mentale et de la Psychiatrie” qui se sont tenues en septembre dernier ont été l’occasion pour les pouvoirs publics de prendre de nombreux engagements à destination des enfants et des jeunes. Plusieurs mesures ont déjà été promulguées comme la création d’une maison des adolescents (MDA) dans chaque département ou encore la création de 100 places en accueil familial thérapeutique (AFT) sur 2 ans.

Par ailleurs, le Président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé le remboursement par l’Assurance maladie, dès 2022, des consultations de psychologues libéraux à hauteur de 40 euros pour la première séance et de 30 euros pour les séances suivantes, à partir de l’âge de 3 ans. La Mutualité Française s’engage de son côté à prendre en charge 4 consultations de psychologue dans une limite de 60 euros par séance.

Ce contenu a été réalisé avec MUTUALITE FRANCAISE. La rédaction de BFMTV n'a pas participé à la réalisation de ce contenu.

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