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Saturation des urgences : l’hôpital retient son souffle

[CONTENU PARTENAIRE] Au cours des vingt dernières années, la fréquentation des urgences a plus que doublé en France. En 2019, on a ainsi recensé 22 millions de passages, soit 54 % de plus qu’en 2002. Depuis 1996, hors période Covid, ce nombre augmente en moyenne de 3,5%, selon un rapport de la DREES de 2018, venant ainsi menacer la qualité des soins pour les patients et affaiblissant encore plus le personnel soignant qui ne cesse de tirer la sonnette d’alarme.

Comment expliquer ce phénomène mais surtout comment y remédier efficacement ?

Margaux de Frouville, cheffe du service santé de BFMTV est allée scanner cette problématique en compagnie du docteur Agnès Ricard-Hibon, porte-parole de la SFMU (Société Française de Médecine d’Urgence) et Cheffe de Service du SAMU-SMUR-SAU du Val d’Oise.

Cette augmentation de la fréquentation annuelle des urgences est le résultat d’une forte progression des prises en charges pour des motifs hors urgence vitale. Mais pour Agnès Ricard-Hibon, ce n’est pas au patient d’en porter la culpabilité : “On ne peut pas demander au patient de déterminer lui-même si c’est une urgence réelle ou une urgence ressentie”. Dans d’autres cas, le patient n’a simplement pas d’autres choix que de se tourner vers les urgences quand l’accès aux soins est rendu difficile, notamment en zone rurale.

Par ricochet, le temps de passage aux urgences, comprenant l’attente et la prise en charge, a également beaucoup augmenté. Il atteint deux heures pour la moitié des patients mais peut être parfois beaucoup plus long comme en Île-de-France où la durée médiane est de 2 heures 40 et se situe entre 4 et 8 heures pour 25 % des patients.

Pour désengorger les urgences, certains préconisent une meilleure coopération entre la médecine de ville et l’hôpital avec des bons réflexes à adopter comme le recours au 15 avant tout déplacement aux urgences afin de faire évaluer sa situation par un professionnel de santé qui pourra au besoin rediriger le patient vers d’autres professionnels de soins.

Une autre mesure appliquée depuis le 1er janvier 2022 a vocation à limiter cette hausse de fréquentation. Il s’agit du forfait patient urgences (FPU) venu remplacer le forfait "accueil et traitement des urgences" (ATU) et ticket modérateur. Désormais, un forfait de 19,61€, intégralement remboursable par la complémentaire santé, est facturé à toute personne se rendant aux urgences d'un hôpital pour des soins non suivis d'une hospitalisation. Pour les femmes enceintes de plus de cinq mois, les personnes touchées par une affection de longue durée (ALD) ou les titulaires d’une pension d’invalidité, ce montant est fixé 8,49€. Alors que le reste à charge des patients était en moyenne de 10 euros jusqu’au 31 décembre 2021 mais pouvait aller jusqu'à 60 euros, voire davantage, il passe aujourd’hui à quasiment 20 euros pour tout le monde. Cette tarification plus lisible a pour objectif de dissuader les patients à venir consulter pour un motif non vital mais certaines critiques soulignent son caractère inégalitaire pour les patients les plus pauvres qui ne sont pas dotés d’une complémentaire santé (environ 3 millions de personnes).

Ce contenu a été réalisé avec LA MUTUALITE FRANCAISE. La rédaction de BFMTV n'a pas participé à la réalisation de ce contenu.

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