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Entrepreneur : comment préparer sa retraite ?

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Pour un entrepreneur, préparer sa retraite est une réflexion à mener dès la création ou la reprise d’une société. En effet, le chef d’entreprise voit souvent ses revenus considérablement diminuer au moment de son départ en retraite. De nombreuses méthodes de cotisations existent pour répondre aux différents statuts ainsi qu’à la stratégie qu’il souhaite développer pour s’assurer d’une bonne retraite.

Cet article n'a pas été rédigé par les journalistes de BFMTV.com

En matière de retraite, tout est fonction du statut auquel l’entrepreneur est rattaché. On distingue deux grands statuts : les entrepreneurs salariés ou les entrepreneurs indépendants. Ces statuts entraînent des différences importantes en matière de retraite.

Comme tout salarié, l’entrepreneur salarié cotise au régime général de l’Assurance Retraite et bénéficie des mêmes retraites complémentaires gérées par l’AGIRC et l’ARRCO. Il conviendra d’observer les changements qui interviendront en 2019 avec la fusion des deux caisses.

L’entrepreneur indépendant, dit Travailleur Non Salarié ou TNS, dépend de la Sécurité sociale des indépendants s’il est artisan, commerçant ou industriel, et de la CIPAV - Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d'assurance vieillesse - s’il exerce une profession libérale. Ses cotisations étant plus faibles que celles d’un entrepreneur assimilé, il doit donc se tourner vers des solutions complémentaires afin d’optimiser sa pension de retraite.

Pour l’entrepreneur indépendant, trois solutions se distinguent pour obtenir une meilleure retraite. Il peut souscrire un contrat Madelin pour augmenter sa retraite en épargnant tout au long de sa carrière d’entrepreneur des sommes qui viennent généralement alimenter les marchés financiers. Au moment de la retraite, il peut demander à récupérer cette épargne et les intérêts acquis sous forme de rente et bénéficier d’une exonération d’impôt. Attention toutefois : un versement minimal est nécessaire chaque année.

Il peut aussi se tourner vers le PERP ou Plan d’Épargne Retraite Populaire. Il a le même objectif que le Madelin, à ceci près, que les versements sont libres et déductibles de l’impôt sous certaines conditions. Ce n’est qu’au moment de la retraite que la somme devient disponible, dont 20% au maximum sous forme de capital.

Enfin, la classique assurance-vie est l’un des supports préférés des entrepreneurs. Très souple, elle permet au titulaire de choisir ses supports d’investissements afin de percevoir au moment de la retraite une somme très peu fiscalisée, en capital ou sous forme de rente.

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En qualité d'entrepreneur assimilé salarié, vous cotisez de la même manière que n’importe quel autre salarié. Afin d’augmenter votre pension, vous pouvez opter pour un PERP, mais également pour plusieurs dispositifs collectifs d’entreprise qui bénéficieront à vos employés et vous permettront de les fidéliser.

Le PERCO, ou Plan Épargne Retraite Collectif, permet aux salariés et au gérant de créer une épargne qui sera débloquée au moment de la retraite. Le PERCO ne peut être instauré que s’il existe déjà un PEE/PEI ou Plan Épargne Entreprise/Interentreprise. À l’inverse, si un PEE existe depuis trois ans, un PERCO doit être mis en place. La liquidation du PERCO se fait sous forme de rente ou, si le contrat le prévoit, de capital disponible entièrement ou partiellement.

L’entrepreneur salarié peut aussi mettre en place des dispositifs complémentaires spécifiques tels que le PERE, Produit d'Epargne Retraite, (ancien « article 83 » du CGI) pour lequel un seuil de cotisation est prédéfini et obligatoire. Il existe également l’ « article 39 » du CGI qui fonctionne de façon similaire : ce sont cette fois-ci, les prestations et non les cotisations qui sont prédéfinies. L’ « article 39 » ne peut être instauré que s’il existe déjà un PERCO ou un PERE dans l’entreprise.

La législation sur les dispositifs supplémentaires de retraite est actuellement en cours de remaniement, au même titre que les régimes complémentaires. N’hésitez pas à vous rapprocher de votre assureur et de votre caisse afin d’obtenir plus d’informations.

Au cours de votre carrière, la stratégie pour préparer votre retraite est susceptible d’évoluer. Le premier pas consiste à déterminer votre retraite de base en fonction de votre statut. Selon ce dernier, vous pouvez souscrire différents contrats cités ci-dessus.

À 30 ans, l’entrepreneur a tout intérêt à investir dans l’immobilier afin de ne plus avoir de crédit au moment de la retraite. Il peut aussi placer son argent sur les livrets d’épargne et comptes-titres. À 35 ans, le premier Relevé de Situation Individuel récapitule vos trimestres et points acquis.

À 40 ans, avec la hausse de vos revenus, vous pouvez opter pour les placements financiers et la défiscalisation. Pour certains, ce sera aussi l’occasion de réfléchir à l’investissement dans l’immobilier locatif.

À 50 ans vient le moment de sécuriser vos avoirs. Il est encore temps de souscrire un Madelin ou un PERP. Même si vous y avez déjà réfléchi, la question de la cession de votre entreprise se pose.

En devenant propriétaire des locaux, vous pouvez vous assurer une rente pour votre retraite. En cas de vente, vous obtiendrez un capital que vous pouvez réinvestir. Vous pouvez également choisir la transmission-succession ou encore la donation afin de bénéficier d’avantages fiscaux intéressants.

En tenant compte de son statut et des dispositifs en place, l’entrepreneur dispose de nombreuses solutions pour bien préparer sa retraite.

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