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Baisse du nombre de gynécologues médicaux : la santé des femmes en danger

[CONTENU PARTENAIRE] Prévention, prescription de contraception, dépistage d’IST ou de cancers du col de l'utérus, accompagnement lors de la ménopause (...). Les missions du gynécologue médical sont extrêmement variées et le suivi réalisé par ce professionnel de santé essentiel pour chaque femme au cours de sa vie. Pourtant, la survie de cette spécialité typiquement française est aujourd’hui menacée. Et les prévisions pour les années à venir ne sont pas très encourageantes.

Margaux de Frouville, cheffe du service santé de BFM TV est allée scanner cette info en compagnie d’Hélène Legrand, co-présidente du CDGM (Comité de défense de la gynécologie médicale) et ancienne gynécologue médicale à la retraite.

On compte aujourd’hui en France, 2,6 gynécos médicaux pour 100 000 femmes en âge de consulter et leur nombre a chuté de 42% en dix ans. Autre chiffre inquiétant : début 2021, treize départements en étaient totalement dépourvus dont la Creuse, la Corrèze, les Hautes-Alpes, la Nièvre et l’Yonne.

Face à cette pénurie, les conséquences sont désastreuses pour la santé des femmes qui doivent parfois renoncer à se soigner ou se confronter à un parcours du combattant pour obtenir un premier rendez-vous avec des risques de diagnostics tardifs ou de complications.

C’est dans ce contexte qu’est né le CDGM en 1997. Au cœur de son combat, la décision des pouvoirs publics en 1987 de ne plus former de spécialistes de la santé des femmes afin de s'aligner sur les formations des autres pays européens. A grand renfort de pétitions et de manifestations dans la rue, il a obtenu en 2003 le rétablissement de cette spécialité mais ces seize années sans formation ont eu de graves répercussions : notamment le vieillissement de la profession dont l’âge moyen est aujourd’hui de 65 ans et des médecins qui ne trouvent pas de successeurs au moment de partir à la retraite. Le Comité continue de tirer la sonnette d'alarme et réclame une augmentation décisive du nombre d’internes en gynécologie médicale. A la rentrée 2021, ce nombre s’est porté à 86 soit 4 de plus qu’en 2020. “ Certes, ce nombre est en hausse mais il ne saurait être suffisant pour assurer un suivi correct sur l’ensemble du territoire. Il ne faut pas relâcher la pression ” indique Hélène Legrand.

En attendant, d’autres professionnels de santé prennent le relais, incités par les pouvoirs publics, comme les médecins généralistes ou les sages-femmes dont les compétences ont été étendues au suivi gynécologique des femmes « en bonne santé » et qui ont l’avantage de pratiquer des tarifs beaucoup plus accessibles. Une alternative qui a déjà séduit de nombreuses patientes. Mais comment savoir si une femme est en bonne santé sans l’examen approfondi d’un médecin formé ? Pour certains défenseurs de la gynécologie médicale, le transfert de tâches a encore du mal à passer.

Ce contenu a été réalisé avec LA MUTUALITE FRANCAISE. La rédaction de BFMTV n'a pas participé à la réalisation de ce contenu.

En partenariat avec La Mutualité Française