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Téléphoner ou conduire, il faut choisir !

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Même si l’usage du téléphone au volant est strictement interdit par le Code de la route, cette pratique demeure et son risque est trop souvent sous-estimé. En 2019, le téléphone pourrait devenir un facteur aggravant entraînant la suspension du permis.

En effet, il est important de savoir que l’utilisation du téléphone portable au volant est la quatrième cause de mortalité sur les routes. Passer un appel au volant multiplie par 3 le risque d’accident et lire ou écrire un SMS par 23. Le mobile est responsable d’1 accident corporel sur 10. Ceci s’explique car les conducteurs enregistrent 30 à 50 % d’informations en moins lorsqu’ils utilisent leur smartphone. Ils peuvent détourner leurs yeux de la route pendant 5 secondes quand ils lisent un texto par exemple. 

Pourtant, les associations de lutte contre l’insécurité routière assurent que 9 conducteurs sur 10 utilisent toujours leur mobile en voiture. 

Les dernières campagnes de sensibilisation à la sécurité routière abordent pourtant ce sujet. De plus, le gouvernement a annoncé une série de mesures début 2018 pour lutter contre la hausse du nombre de tués sur la route. Dans ce cadre, le téléphone au volant est considéré comme un « élément de risque considérable supplémentaire » contre lequel il primordial de lutter pour réduire l’insécurité routière.

Utiliser son mobile au volant est une infraction passible d’une contravention de 4ème classe de 135 € et d’un retrait de trois points sur le permis de conduire.

La loi stipule qu’il s’agit de « l’usage d’un téléphone tenu en main par le conducteur d’un véhicule en circulation ». Par conséquent, cela concerne l’usage du mobile dans son ensemble. Un conducteur peut être arrêté et sanctionné même s’il n’a pas l’appareil collé à l’oreille. Il est interdit de passer un appel, de lire, d’écrire des SMS ou de consulter sa boîte vocale et ses mails par exemple (y compris quand l’appareil est fixé sur un socle).

Depuis le 1er juillet 2015, il est également interdit d’utiliser un kit main libre ou une oreillette Bluetooth.

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Tout usage du téléphone qui peut gêner la conduite et la concentration du conducteur est proscrit.

Seul l’usage d’un système Bluetooth intégré au sein d’une voiture sonorisée ou au casque du motocycliste est autorisé même si certains spécialistes pensent qu’il faudrait également interdire ce dispositif.

Il est important de poser une question qui évitera des mauvaises surprises aux conducteurs : le téléphone au volant est-il interdit à l’arrêt ?

Le 23 janvier 2018, un arrêt de la Cour de Cassation concernant cette question a créé la polémique. Il a été interprété comme une interdiction pure et dure de l’appareil en voiture même quand le véhicule est arrêté.

Mais cet arrêt stipule seulement qu’il est interdit de passer un appel avec son mobile depuis sa voiture alors qu’elle est « momentanément arrêtée sur une voie de circulation pour une cause autre qu’un événement de force majeure ».

On comprend que l’interdiction ne s’applique par lorsque le véhicule est stationné en dehors d’une voie de circulation. On peut en déduire que pour téléphoner dans sa voiture, le conducteur doit être stationné sur une place, moteur éteint.

On peut également en déduire qu’en cas de force majeure (inondation par exemple), le conducteur est autorisé à passer un coup de fil alors qu’il est à l’arrêt sur une voie de circulation.

Dans le cadre du projet de loi d'orientation des mobilités (LOM), le téléphone fait l’objet d’une nouvelle sanction applicable au cours de l’année 2019. Les forces de l’ordre pourront désormais suspendre le permis de conduire des personnes ayant commis une infraction en même temps que l’usage du mobile au volant.

Par exemple, si un conducteur passe au STOP sans s’arrêter alors qu’il utilise son mobile, les forces de l’ordre pourront le sanctionner par une suspension de permis en plus de la sanction liée au STOP.

Le téléphone au volant devient un facteur aggravant à une infraction au Code de la route, au même titre qu’une conduite sous l’emprise de l’alcool, de stupéfiants ou d’un excès de vitesse supérieur à 40 km/h, et peut faire l’objet de six mois de suspension de permis. 

Contenu rédigé par notre partenaire Auto-école.net