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Politique

Xavier Darcos fait les frais de la défaite de l'UMP

Xavier Darcos fait les frais de la défaite de la droite aux élections régionales et quitte le gouvernement dans le cadre d'un remaniement gouvernemental plus large. /Photo prise le 1er février 2010/REUTERS/Philippe Wojazer

Xavier Darcos fait les frais de la défaite de la droite aux élections régionales et quitte le gouvernement dans le cadre d'un remaniement gouvernemental plus large. /Photo prise le 1er février 2010/REUTERS/Philippe Wojazer - -

par Emmanuel Jarry et Yann Le Guernigou PARIS - Xavier Darcos fait les frais de la défaite de la droite aux élections régionales et quitte le...

par Emmanuel Jarry et Yann Le Guernigou

PARIS (Reuters) - Xavier Darcos fait les frais de la défaite de la droite aux élections régionales et quitte le gouvernement dans le cadre d'un remaniement gouvernemental plus large, a confirmé lundi son entourage.

La décision de Nicolas Sarkozy, qui l'avait discrètement reçu en fin de matinée à l'Elysée, a été confirmée au ministre du Travail dans l'après-midi, a-t-on précisé de même source.

Pour le président de la République, Xavier Darcos, tête de liste de la majorité présidentielle en Aquitaine - région qui était au demeurant réputée ingagnable par l'UMP - aurait chu trop lourdement pour être politiquement en mesure de conduire la refonte des retraites, sacrée réforme de l'année 2010.

Selon l'entourage de Xavier Darcos et d'autres sources gouvernementales et parlementaires, c'est le ministre du Budget, Eric Woerth, qui devrait hériter de ce dossier hypersensible.

Il serait remplacé au Budget par un nouvel entrant, le député François Baroin, proche de l'ex-président Jacques Chirac, qui a implicitement confirmé lundi son entrée au gouvernement.

Nicolas Sarkozy a d'autre part proposé au député "villepiniste" Georges Tron le portefeuille de la Fonction publique. "J'ai répondu que j'acceptais", a dit à Reuters le parlementaire UMP, jusqu'ici très critique à l'égard du chef de l'Etat, à l'instar de son mentor.

L'arrivée de Georges Tron, si elle est confirmée, est une façon de couper l'herbe sous le pied de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui pourrait annoncer jeudi la création d'un mouvement politique.

Au total, ce remaniement se situerait entre les ajustements "modestes" et "techniques" annoncés ce week-end par le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, et des changements de grande ampleur souhaités par le Premier ministre.

DIVERGENCES ENTRE L'ELYSÉE ET MATIGNON ?

Selon plusieurs sources gouvernementales et parlementaires, des divergences auraient en effet opposé l'Elysée et Matignon sur l'ampleur de ce remaniement.

Soucieux de ne pas griller une cartouche et de se garder la possibilité de remanier de fond en comble le gouvernement après la réforme des retraites, Nicolas Sarkozy était plutôt pour un remaniement limité, explique-t-on de mêmes sources.

François Fillon aurait pour sa part souhaité un remaniement plus large, susceptible de tenir pratiquement jusqu'à la fin du quinquennat. Les deux hommes ont eu l'occasion d'en discuter lundi matin lors d'un entretien de plus d'une heure à l'Elysée.

Le chef de l'Etat a également reçu le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, François Baroin, ainsi que le Haut commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch, un symbole d'ouverture à gauche du gouvernement.

Selon des sources gouvernementales, Martin Hirsch partirait à sa demande.

Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, transfuge du Parti socialiste très contesté pour l'organisation d'un débat sur l'identité nationale fertile en dérapages, a aussi été reçu.

Jean-François Copé et d'autres ténors de l'UMP, dont son secrétaire général, Xavier Bertrand, les présidents du Sénat et de l'Assemblée et l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, militeraient pour son départ.

"Pour eux, Besson ne peut pas rester parce qu'il a fait monter le Front national, ce qui a fait perdre plusieurs régions à la droite", explique un familier des cabinets ministériels.

En début d'après-midi, l'entourage d'Eric Besson assurait qu'il avait été confirmé dans ses fonctions.

Seraient notamment menacés le ministre de la Relance, Patrick Devedjian, le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, Hubert Falco, et la ministre de l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard, battue dès le premier tour en Guadeloupe.

L'entourage de la secrétaire d'Etat à la Ville, Fadela Amara, donnée partante ces derniers jours, assurait préparer un déplacement à La Courneuve, dans la banlieue parisienne, mardi, et non des cartons. Son maintien remettrait en cause un glissement à son poste de la secrétaire d'Etat aux Sports, Rama Yade, et l'entrée au gouvernement de l'ex-judoka David Douillet.

Nicolas Sarkozy a par ailleurs reçu lundi après-midi le ministre centriste de l'Espace rural, Michel Mercier.

Le second tour des élections régionales s'est soldé dimanche par une défaite de la droite, qui ne préside plus qu'une région métropolitaine, l'Alsace, à laquelle s'ajoutent, outre-mer, la Guyane, grâce à un transfuge de la gauche, et La Réunion.

Avec Sophie Louet, édité par Yves Clarisse