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Woerth serait intervenu dans la succession du sculpteur César

Dans son édition de mercredi, le journal Libération écrit que le ministre du Travail, Eric Woerth, est intervenu dans la succession du sculpteur César, permettant un dégrèvement fiscal de 27 millions d'euros. /Photo prise le 3 août 2010/REUTERS/Benoît Tes

Dans son édition de mercredi, le journal Libération écrit que le ministre du Travail, Eric Woerth, est intervenu dans la succession du sculpteur César, permettant un dégrèvement fiscal de 27 millions d'euros. /Photo prise le 3 août 2010/REUTERS/Benoît Tes - -

Le ministre du Travail, Eric Woerth, est intervenu dans la succession du sculpteur César, permettant un dégrèvement fiscal de 27 millions d'euros, écrit Libération dans son édition de ce mercredi.

PARIS (Reuters) - Le ministre du Travail, Eric Woerth, est intervenu dans la succession du sculpteur César, permettant un dégrèvement fiscal de 27 millions d'euros, écrit Libération dans son édition de mercredi.

Selon le quotidien, l'ancien ministre du Budget "est directement intervenu" dans un contrôle fiscal concernant la succession César, décédé en décembre 1998, "à la suite de ses pourparlers avec l'exécuteur testamentaire du sculpteur, Alain-Dominique Perrin, président de la fondation Cartier pour l'art contemporain et grand donateur de l'UMP".

L'intervention du ministre "s'est traduite en 2008 par un dégrèvement fiscal de 27 millions d'euros sur la succession du sculpteur sans compter les pénalités de mauvaise foi, effacées elles aussi", ajoute Libération.

Ces dernières semaines ont été marquées par les polémiques entourant l'héritière de L'Oréal, Liliane Bettencourt, elle aussi donatrice de l'UMP, et les soupçons de conflit d'intérêts qui pèsent sur Eric Woerth dans cette affaire.

Le ministre du Travail a officiellement quitté vendredi son poste de trésorier de l'UMP, comme il l'avait annoncé deux semaines plus tôt au plus fort de l'affaire Bettencourt.

Aucun commentaire n'était disponible dans l'immédiat auprès du ministère du Travail.

"Il y a matière ce matin à poser de nouvelles questions à monsieur Woerth et à la majorité actuelle", a déclaré le secrétaire national aux élections du Parti socialiste, Christophe Borgel, sur i>Télé.

"DÉSTABILISER LE GOUVERNEMENT"

"Nous voulons que la vérité et la transparence se fassent jour" dans l'ensemble des dossiers dans lesquels est cité le nom du ministre du Travail, a-t-il ajouté.

Dans l'affaire Bettencourt, "il est plus que jamais nécessaire qu'un juge indépendant soit nommé", a poursuivi Christophe Borgel.

Ce dossier est pour l'instant confié au procureur de Nanterre, Philippe Courroye, dont l'indépendance est contestée par l'opposition et des magistrats.

Le secrétaire national du Parti radical de gauche, Eddie Ait, estime pour sa part que "cette nouvelle affaire confirme le climat nauséabond qui règne autour de ce gouvernement qui a définitivement perdu la confiance des Français".

"Il est urgent de procéder à un dégrèvement ministériel et à des élections législatives anticipées", ajoute-t-il dans un communiqué.

Pour le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, au contraire, "c'est le nouveau ballon d'essai qui est lancé pour déstabiliser Eric Woerth, déstabiliser la réforme des retraites, déstabiliser l'ensemble du gouvernement".

"Je crois en l'honnêteté d'Eric Woerth, je le connais bien, c'est quelqu'un que j'apprécie, il fait une bonne réforme des retraites et pour moi, c'est l'essentiel", a-t-il ajouté sur

RTL.

Eric Woerth doit présenter la réforme des retraites, à laquelle s'opposent l'ensemble des syndicats, le 7 septembre à l'Assemblée nationale.

Elizabeth Pineau et Jean-Baptiste Vey

REUTERS