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Woerth n'exclut pas un aménagement pour les retraites des mères

A deux jours d'une nouvelle journée de mobilisation à l'appel des syndicats, le ministre du Travail Eric Woerth n'a pas exclu mardi un aménagement de la réforme des retraites en faveur des mères de trois enfants. /Photo prise le 21 septembre 2010/REUTERS/

A deux jours d'une nouvelle journée de mobilisation à l'appel des syndicats, le ministre du Travail Eric Woerth n'a pas exclu mardi un aménagement de la réforme des retraites en faveur des mères de trois enfants. /Photo prise le 21 septembre 2010/REUTERS/ - -

PARIS (Reuters) - Le ministre du Travail Eric Woerth n'a pas exclu mardi un aménagement de la réforme des retraites en faveur des mères de trois...

PARIS (Reuters) - Le ministre du Travail Eric Woerth n'a pas exclu mardi un aménagement de la réforme des retraites en faveur des mères de trois enfants.

A deux jours d'une nouvelle journée de mobilisation pour laquelle les organisations syndicales espèrent voir davantage de manifestants dans les rues que le 7 septembre, lorsque 1,1 à 2,7 millions de personnes avaient défilé, il a assuré que le gouvernement était "à l'écoute" mais serait ferme sur "l'équilibre financier" de la réforme.

A l'occasion d'une visite à l'association France-Alzheimer pour la journée mondiale de lutte contre cette maladie, il est revenu sur ses propos dans Le Parisien, auquel il a donné un entretien dont la version transmise lundi soir à la presse différait de celle publiée mardi, édulcorée sur la question des aménagements en faveur des mères de famille.

Dans la version initiale, Eric Woerth expliquait qu'il n'était pas question de revenir sur le passage de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite et le report de 65 à 67 ans de l'âge donnant droit à une retraite sans décote.

Interrogé sur la proposition du président du Sénat, Gérard Larcher, de maintenir la retraite à 65 ans pour les femmes ayant élevé au moins trois enfants, le ministre répondait : "Ce n'est pas le sujet (...) S'il y a des injustices, il faudra les corriger mais les mesures d'âge de 62 et 67 ans sont essentielles au financement de notre retraite."

Un peu plus haut dans ce même entretien, il martelait: "Ces bornes d'âge sont non négociables".

Mardi, cette impossibilité de négocier ne figure plus dans la version définitive publiée de l'interview, qui ne mentionne pas les 62 ans et 67 ans en réponse à la question sur les femmes et déclare seulement que ces bornes "ne peuvent être modifiées".

WOERTH VEUT "ÉCOUTER" LES MANIFESTANTS

Interrogé sur ces propos, Eric Woerth a démenti devant la presse exclure a priori de discuter la proposition relative aux mères de famille.

"Je n'ai jamais dit ça. J'ai dit que le gouvernement était très ferme sur le (passage de) 65 à 67 (ans) mais je n'ai pas évoqué ce sujet en particulier", a-t-il dit dans les locaux de France-Alzheimer.

"Tout ce qui peut être fait pour améliorer le texte, tout ce qui peut être fait pour faire en sorte que ce texte prenne encore plus en compte la situation des uns et des autres, des unes et des autres, sera fait. Il faut juste que ce soit dans l'équilibre général du texte", a-t-il ajouté.

Le gouvernement a laissé entendre dès après l'adoption de la réforme à l'Assemblée nationale, la semaine dernière, que le texte pourrait encore être amendé au Sénat notamment sur les questions de pénibilité ou d'égalité hommes/femmes. Le Sénat entamera l'examen du texte en séance le 5 octobre.

Interrogé par ailleurs sur la mobilisation de jeudi, Eric Woerth a dit ne pas savoir quelle serait son ampleur.

"Personne ne sait quelle sera la mobilisation, les syndicats ne le savent pas non plus (...) On est évidemment à l'écoute de ce qui se dit", a-t-il déclaré.

"On doit répondre aux inquiétudes. Il faut beaucoup écouter mais il faut beaucoup expliquer (...) Mais en même temps, on va être ferme."

Grégory Blachier, avec Reuters Television, édité par Yves Clarisse