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Wauquiez reconnaît avoir sollicité un financement à la City

Laurent Wauquiez a reconnu s'être rendu fin juin à la City de Londres. S'il y a évoqué le financement de son micro-parti politique avec des banquiers, le secrétaire d'Etat à l'Emploi n'y voit "aucune interférence" avec ses fonctions au gouvernement./Photo

Laurent Wauquiez a reconnu s'être rendu fin juin à la City de Londres. S'il y a évoqué le financement de son micro-parti politique avec des banquiers, le secrétaire d'Etat à l'Emploi n'y voit "aucune interférence" avec ses fonctions au gouvernement./Photo - -

PARIS (Reuters) - Le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez a reconnu s'être rendu fin juin à la City de Londres, où il a évoqué le...

PARIS (Reuters) - Le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez a reconnu s'être rendu fin juin à la City de Londres, où il a évoqué le financement de son micro-parti politique avec des banquiers.

Cette démarche met à nouveau en évidence l'existence de ces petites structures politiques révélées par les révélations sur les dons de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt.

Le président du MoDem, François Bayrou, dénonce vendredi dans Le Parisien l'existence de "prétendus partis", des "officines" destinées selon lui à "tourner la loi" sur le financement des partis politiques.

"On vient de découvrir qu'il en existe plusieurs centaines, alors que tout le monde sait bien que de l'extrême gauche à l'extrême droite, il n'y a pas plus d'une douzaine, une vingtaine au maximum, de vraies formations politiques en France", dit le leader démocrate.

Une demi-douzaine de membres du gouvernement, dont le ministre du Travail Eric Woerth mis en cause dans l'affaire Bettencourt, sont à la tête d'un petit parti politique.

Dans Libération de vendredi, Laurent Wauquiez reconnaît s'être rendu le 28 juin à Londres pour une réunion sur le thème de l'emploi mais également pour un dîner avec des banquiers et des gérants de fonds spéculatifs.

DES "STRUCTURES OPAQUES"

Selon le quotidien, le secrétaire d'Etat aurait sollicité ses convives pour soutenir financièrement Nouvel Oxygène, structure politique qu'il a lancée en 2008 dans sa ville de Puy-en-Velay (Haute-Loire).

Sous la pression de l'affaire Bettencourt, le ministre du Travail Eric Woerth a annoncé récemment qu'il renonçait à partir du 30 juillet à cumuler son poste ministériel avec celui de trésorier de l'UMP, le parti majoritaire.

Mais Laurent Wauquiez ne voit "aucune interférence" entre ses fonctions au gouvernement et le financement de son petit parti politique. "Les gérants de fonds n'ont rien à voir avec ce dont je m'occupe dans mon ministère. Ni la formation professionnelle, ni Pôle Emploi", dit-il.

Il précise avoir payé sa nuit d'hôtel, ainsi que le billet retour, mais pas l'aller car "la première partie de la visite était officielle."

Selon Libération, un premier rendez-vous avec les mêmes banquiers et financiers avait déjà eu lieu et un troisième dîner était programmé dans les mois à venir.

Pour François Bayrou, les centaines de "structures opaques" ainsi crées - 283 ont été recensées par la Commission des comptes de campagne - "autorisent tous les trucages et tous les dépassements" de la loi sur le financement politique.

Le système permet notamment à une même personne physique de donner plusieurs chèques tout en sachant que ceux-ci, in fine, reviendront au candidat de leur choix.

Selon les enregistrements clandestins diffusés dans l'affaire Bettencourt, la milliardaire aurait pu faire trois chèques différents: l'un à l'UMP, l'autre au micro-parti de Valérie Pécresse, la candidate de l'UMP en Ile-de-France aux élections régionales de mars dernier, et le dernier à l'association de soutien à l'action d'Eric Woerth.

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse