« Vous pensez que ça m’amuse de voir la prière dans la rue ? »

Invité de Bourdin Direct ce mardi, le député-maire PS du 18e arrondissement de Paris, Daniel Vaillant, a condamné les prières qui y sont « autorisées » dans la rue le vendredi soir, tout en affirmant ne pas avoir d’autre choix pour l’instant.

Daniel Vaillant répondait à la polémique suscitée récemment par Marine le Pen, qui avait comparé les « prières de rue » des musulmans à « l’Occupation » pendant la seconde guerre mondiale. Dans le 18e arrondissement de Paris, dont il est le maire, plusieurs centaines de musulmans se retrouvent tous les vendredis soirs, rue Myrha, pour prier en extérieur, à l’abri de barrières installées par la préfecture de police.

L'ancien ministre de l'Intérieur socialiste justifie que ces pratiques soient tolérées : « l’Islam est la deuxième religion de France. Pendant trop longtemps, et moi je l’ai connu à la Goutte d’Or, c’était l’Islam des caves. Les gens allaient prier dans des sous-sols, dans des caves, dans des hangars. Je pense que ce n’était pas la bonne formule et ça n’existe plus. Il y a une mosquée rue Myrha, privée, et une mosquée rue Polonceau pour les musulmans d’origine africaine. Elles débordent, parce que c’est trop petit. Et donc on se retrouve dans la rue. Et moi j’assume le fait de ne pas avoir demandé au préfet de police d’interdire et de mettre des policiers, parce que les musulmans sont hors d’état de pouvoir prier dans la dignité ».

« Le prêche dans la rue, au moins on entend ce qui se dit »

Daniel Vaillant condamne néanmoins ces prières en extérieur. Rappelant que la construction de deux futurs lieux de culte était en projet dans le quartier, il estime qu’après leur achèvement, la prière dans la rue sera interdite de facto : « Pour être très clair, je suis contre la prière dans la rue. Vous pensez que ça m’amuse de voir la prière dans la rue le vendredi soir ? Non. Moi qui suis en plus un laïque. C’est une forme d’utilisation de l’espace public, parce que si on ne le fait pas, je pense que l’on va à la catastrophe. Le prêche dans la rue, c’est très grave, mais au moins on entend ce qui se dit ».

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