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Vote décisif du personnel sur la reprise du groupe le monde

Les personnels du Monde finissent de se prononcer ce vendredi sur les offres de reprise du quotidien qui doit être rapidement recapitalisé à hauteur de 60 millions d'euros au moins pour assurer sa survie. /Photo prise le 3 juin 2010/REUTERS/Jacky Naegelen

Les personnels du Monde finissent de se prononcer ce vendredi sur les offres de reprise du quotidien qui doit être rapidement recapitalisé à hauteur de 60 millions d'euros au moins pour assurer sa survie. /Photo prise le 3 juin 2010/REUTERS/Jacky Naegelen - -

PARIS (Reuters) - Les personnels du Monde finissent de se prononcer ce vendredi sur les offres de reprise du quotidien qui doit être rapidement...

PARIS (Reuters) - Les personnels du Monde finissent de se prononcer ce vendredi sur les offres de reprise du quotidien qui doit être rapidement recapitalisé à hauteur de 60 millions d'euros au moins pour assurer sa survie.

Le Conseil de surveillance du quotidien tranchera lundi lors d'un vote. Les repreneurs potentiels ont prévenu qu'ils n'iraient pas contre l'avis des salariés.

Après les personnels des magazines du groupe (Télérama, notamment) jeudi, c'est au tour des employés du journal et des cadres de se prononcer vendredi.

Une assemblée générale suivie d'un vote de la puissante Société des rédacteurs du Monde (SDR), qui détient un droit de veto, est prévue dans l'après-midi de vendredi.

Le Monde a reçu deux offres fermes et une marque d'intérêt pour la reprise du groupe de presse.

La bataille pour le rachat du quotidien oppose un trio classé à gauche, composé du banquier d'affaires Matthieu Pigasse, du mécène Pierre Bergé et du fondateur de Free Xavier Niel, à un consortium réunissant Claude Perdriel, PDG du Nouvel Observateur, France Télécom et Prisa, groupe espagnol de médias qui détient déjà 15% du Monde.

Le Monde a également reçu "une marque d'intérêt" de la part du Groupe Revenu Multimédia, mais cette dernière n'était pas étayée pour être considérée comme une offre ferme.

Les deux candidats les plus sérieux se sont rendus jeudi dans les locaux du quotidien pour défendre leur projet devant la société des rédacteurs.

INTERVENTION DE L'ÉLYSÉE ?

Selon un représentant syndical, l'offre du trio Pigasse-Bergé-Niel, "plus jeune, plus moderne, plus éloignée de l'Elysée", aurait les faveurs de la rédaction.

La saga de la reprise du Monde a été émaillée d'informations internes au quotidien faisant état d'une initiative de l'Elysée pour éviter une prise de contrôle du journal par des investisseurs jugés trop proches de l'opposition.

La gauche s'est inquiétée de possibles pressions du président Nicolas Sarkozy, qui a reçu récemment Eric Fottorino, le directeur du Monde.

Le président français "se berlusconise", a-t-elle accusé, par allusion au président du Conseil italien Silvio Belusconi, propriétaire de plusieurs grandes chaînes de télévision.

Le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, a récusé toute ingérence du chef de l'Etat dans les affaires du Monde, idée qui relève selon lui du "fantasme".

Le Monde est dans une situation critique car il doit réaliser rapidement une recapitalisation d'ici le début juillet s'il veut poursuivre son activité.

L'offre du consortium formé avec le Nouvel Observateur dépasse 100 millions d'euros, a indiqué une source proche de du trio Pigasse-Bergé-Niel.

Le directeur général de France Télécom, Stéphane Richard, a déclaré dans un entretien au Journal du Dimanche que l'opérateur comptait investir 50 à 60 millions d'euros dans Le Monde.

Il a précisé que le trio comptait racheter 34% du Monde Interactif - la filiale internet du quotidien - à Lagardère et entrer au capital de la holding de tête.

Lagardère détient 17,27% du Monde SA.

Stéphane Richard a souligné qu'en cas de succès de son offre, la direction opérationnelle du journal serait organisée entre Claude Perdriel et Prisa.

France Télécom, qui serait représenté au conseil de surveillance du Monde, s'intéressera principalement au développement du groupe dans le numérique, a-t-il ajouté.

Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse