Voeux de Macron: "délibérément trompeurs" pour Ciotti, des "malédictions" selon Mélenchon

Marine Le Pen a estimé sur X que le président de la République "ne voit et n’entend rien des difficultés des Français" pendant qu'Olivier Faure s'en est pris à "la grandiloquence du verbe" qui "cherche à masquer l'absence de perspectives".

Emmanuel Macron a mis en avant la "détermination" et l'"action" lors de ses voeux adressés aux Français dimanche soir. L'opposition y a surtout vu un "exercice d'"autosatisfaction" et d'"autocongratulation", voire des "malédictions", à l'image de Jean-Luc Mélenchon.

"On comptait sur des vœux, on reçoit des malédictions", a réagi sur son compte X (ex-Twitter) le leader de La France insoumise. "Il dit : 'plus et plus vite'! Nos vœux: pas ça! Une autre France est possible."

"Le réarmement n'est qu'un boniment"

Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure a également brocardé une intervention "où la grandiloquence du verbe cherche à masquer l'absence de perspectives". "Le verbe agir ne sert qu'à éroder les droits des Français, a poursuivi Olivier Faure. Le réarmement n'est qu'un boniment quand nos services publics sont abandonnés. Changeons!"

"Prétendre bâtir une France 'plus juste' en imposant la réforme des retraites et en restant les bras ballants face à l’inflation… Le président vit manifestement dans une autre dimension", a déploré Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste français.

La secrétaire nationale d'Europe Écologie Les Verts, Marine Tondelier a pour sa part évoqué sur X un "exercice d’autocongratulation vide et un peu triste": "Le président de la République, en guise de vœux aux Françaises et aux Français, remue le couteau dans la plaie de ses réformes antisociales et de son déni écologique", écrit-elle.

Pour Le Pen, Macron "se noie dans ses mensonges"

À droite de l'échiquier politique, les réactions sont tout aussi sévères. Pour Marine Le Pen, ces vœux adressés ce dimanche sont "à l’image d’un drapeau français perdu dans un décor sans âme".

"E. Macron se noie dans ses mensonges, inventant un pays sans crise du pouvoir d’achat ou sans violence. Il ne voit et n’entend rien des difficultés des Français. Conclusion: il ne fera rien", a tranché la cheffe de file des députés du Rassemblement national.

"Vivement le 9 juin !", a-t-elle conclu, en référence aux élections européennes pour lesquelles le RN est crédité des meilleurs résultats dans les dernières enquêtes d'opinion.

Le président des Républicains (LR) Éric Ciotti s'en ainsi pris aux "voeux délibérément trompeurs du président de la République". "Après avoir pris du retard à peu près sur tout depuis 2017, il fallait oser dire que l'on aurait dix ans d'avance en 2027!", s'est-il emporté sur X.

Invité de BFMTV, l'eurodéputé François-Xavier Bellamy (LR) pointe un "décalage incroyable entre la parole et la réalité des faits", après les vœux d'Emmanuel Macron.

"On a l'occasion pour le président de la République d'un exercice d'autosatisfaction qui me semble très éloigné de ce que vivent les gens ce soir", a-t-il résumé.

Évidemment, les réactions à cette allocution étaient beaucoup plus positives dans les rangs de la majorité et du gouvernement. Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d'État en charge de la Citoyenneté et de la Ville, a salué sur BFMTV un "vœu de fermeté" du président de la République".

"Le président de la République a raison de rappeler qu'il est temps de ramener l'autorité partout où elle manque", a-t-elle jugé, tandis que le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal a retenu de cette prestation un Emmanuel Macron "déterminé et constant".

Vincent Gautier