BFMTV
Politique

Pour Julien Bayou, "il n'y a pas d'excès au féminisme"

Julien Bayou, lors des "Journées d'été" d'EELV à Grenoble, en France, le 25 août 2022

Julien Bayou, lors des "Journées d'été" d'EELV à Grenoble, en France, le 25 août 2022 - OLIVIER CHASSIGNOLE © 2019 AFP

Le député de Paris, empêtré dans des soupçons de violences psychologiques révélés dans les médias par Sandrine Rousseau, a dénoncé le dévoiement de la cause par les femmes qui le soupçonnaient.

Fin septembre, Sandrine Rousseau évoquait sur France 5 de possibles violences psychologiques commises par Julien Bayou sur son ex-compagne. Depuis, le député écologiste de Paris a démissionné de ses fonctions de secrétaire général d'EELV, tout en niant farouchement les faits qui lui étaient reprochés.

Ce mardi, après un entretien accordé au journal Le Monde, Julien Bayou a décidé de continuer sa contre-offensive médiatique en se rendant sur le plateau de C à vous. Reprenant la plupart des éléments déjà avancés dans le quotidien du soir, il a dénoncé le "maccarthysme" auquel se seraient livrées plusieurs membres d'une cellule destinée à enquêter sur son attitude envers les femmes, dont l'existence a été révélée par Libération. Il a également estimé que Sandrine Rousseau, en révélant à une heure de grande écoute la tentative de suicide de son ex-compagne, était allée "trop loin".

Mais Julien Bayou, visiblement soucieux que son cas ne soit pas réutilisé pour s'attaquer à la mouvance féministe, a tenu à réaffirmer son attachement à la conquête de l'égalité femmes-hommes.

"Cela sous-entendrait qu'il y a des excès au féminisme, qu'il y a des dérives. Je ne le crois pas. Il n'y a pas d'excès au féminisme. Il n'y a pas d'excès à la conquête de l'égalité", a-t-il déclaré.

"C'est tout à fait différent"

Pour appuyer ses propos, il a tenu à évoquer les actions menées par le Mouvement de libération des femmes (MLF) durant la deuxième moitié du XXe siècle en France: "Il fut un temps où l'on accusait les féministes des années 60-70 d'aller trop loin. Ce n'est pas vrai. Ce qu'elles faisaient à l'époque était rigoureusement nécessaire. Je pense aux avortements clandestins du MLF par exemple".

Quant à ceux qui estiment que le groupe informel mis sur pied pour enquêter sur ses rapports avec les femmes s'inscrit dans la lignée du mouvement féministe au nom d'une nécessaire "sororité", Julien Bayou a indiqué qu'il s'agissait en réalité d'un "dévoiement" de la mouvance.

"C'est tout à fait différent du féminisme de combat pour l'égalité", a-t-il indiqué. "C'est tout à fait différent de mettre quelqu'un sous surveillance, de lancer des anathèmes, de pointer du doigt".
Jules Fresard