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Violences à Paris: le mot "insurrection" est lâché

Après les violences qui ont émaillé les manifestations samedi 1er décembre, plusieurs  personnalités parlent "d'insurrection".

Après les violences qui ont émaillé les manifestations samedi 1er décembre, plusieurs personnalités parlent "d'insurrection". - Alain Jocard - AFP

Devant la situation chaotique observée à Paris en marge du mouvement des gilets jaunes, plusieurs personnalités ont préféré aux mots "manifestation" ou "rassemblement" le terme "insurrection", qui qualifie un soulèvement contre le pouvoir établi.

Au moins 287 individus interpellés à Paris, 187 incendies traités par les pompiers de la capitale, des barricades montées dans plusieurs quartiers, des vitrines brisées, des pillages... Les scènes de chaos se sont multipliées samedi, en parallèle de la manifestation des gilets jaunes. Plusieurs représentants politiques ou des forces de l'ordre, dont le ministre de l'Intérieur lui-même, ont employé le mot fort "d'insurrection" pour définir la protestation, qui qualifie un soulèvement contre le pouvoir en place.

Samedi soir, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a déclaré sur BFMTV que 3.000 casseurs avaient été identifiés. Selon lui, ces "factieux" représentent une "extrême minorité", mais "une minorité insurrectionnelle. Ils veulent tout casser, tout détruire".

Marine Le Pen s'est, elle, dit "inquiète de voir que la situation se transforme en situation insurrectionnelle à Paris." Mais pour elle, les heurts sont à imputer au gouvernement qui "porte une très lourde responsabilité" dans ces violences, a déclaré la leader du Rassemblement National, ce samedi soir sur BFMTV.

"L’insurrection" qui "fait trembler la macronie"

Alors que le mot "insurrection" est synonyme d'inquiétude pour le ministre de l'Intérieur et Marine Le Pen, le leader de La France Insoumise a, lui, vanté dans un tweet "l’insurrection citoyenne" qui "fait trembler la macronie et le monde du fric".

"Ceux qui doivent s'interroger sur leur responsabilité sont ceux qui prennent trois milliards d’euros au peuple pour les donner aux riches. Ceux qui ouvrent les Champs Elysées pour y mettre en scène ensuite un spectacle de chocs" a-t-il également tweeté, en soutien aux gilets jaunes.

Matthieu Orphelin, député LREM, a pointé du doigt sur BFMTV de "graves déclarations" du leader LFI, et déclaré que Jean-Luc Mélenchon ne faisait ainsi que "jeter de l'huile sur le feu" avec ce type de propos.

Un recours à l'armée et à l'état d'urgence?

Dans un communiqué, le syndicat de police Alliance a demandé samedi l'instauration de l'état d'urgence. "On est dans un climat insurrectionnel", a dénoncé le numéro 2 du premier syndicat de gardiens de la paix, Frédéric Lagache. Alliance réclame le "renfort de l'armée pour garder les lieux institutionnels et dégager ainsi les forces mobiles d'intervention", a détaillé le syndicat dans son communiqué.

Sur BFMTV, le délégué CRS SGP Police a lui aussi proposé de "faire appel à l'armée pour garder les bâtiments de la République" lors des prochaines manifestations. 

"Face à des mouvements insurrectionnels, pour protéger les citoyens et assurer l'ordre public, il y a des mesures exceptionnelles à envisager. L'état d'urgence en fait partie", a tweeté le SCPN (Syndicat des Commissaires de la Police Nationale). Sur BFMTV Christophe Castaner a déclaré à propos de l'instauration de l'état d'urgence: "Je n'ai pas de tabou, je suis prêt à tout regarder". 

Salomé Vincendon avec AFP