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Villepin va présenter son nouveau parti, un oeil sur 2012

Dominique de Villepin doit annoncer ce jeudi des initiatives, notamment la création d'un parti, pour dessiner une alternative à Nicolas Sarkozy à droite en vue de l'élection présidentielle de 2012. Le parti, dont on ne connaît pas encore le nom, sera port

Dominique de Villepin doit annoncer ce jeudi des initiatives, notamment la création d'un parti, pour dessiner une alternative à Nicolas Sarkozy à droite en vue de l'élection présidentielle de 2012. Le parti, dont on ne connaît pas encore le nom, sera port - -

par Elizabeth Pineau PARIS - Dominique de Villepin doit annoncer ce jeudi des initiatives, notamment la création d'un parti, pour dessiner une...

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - Dominique de Villepin doit annoncer ce jeudi des initiatives, notamment la création d'un parti, pour dessiner une alternative à Nicolas Sarkozy à droite en vue de l'élection présidentielle de 2012.

De retour d'un voyage en Chine, qui explique son silence durant les élections régionales qui se sont soldées par une défaite de l'UMP, l'ancien Premier ministre donnera une conférence de presse à Paris.

"Il doit annoncer la création d'un mouvement politique, donner sa vision, dire comment la France doit avancer", a dit mercredi à Reuters le député Jean-Pierre Grand au sortir d'une réunion préparatoire.

Selon l'ex-ministre chiraquienne Brigitte Girardin, animatrice du Club Villepin, "il donnera son analyse et annoncera la façon dont on va s'organiser dans les semaines et les mois qui viennent".

Le parti, dont on ne connaît pas encore le nom, sera porté sur les fonts baptismaux lors d'une réunion du club en juin.

Les commentaires de Dominique de Villepin sont aussi attendus sur la nomination au gouvernement de l'un de ses proches, Georges Tron, à la Fonction publique.

Une "ouverture" à droite de Nicolas Sarkozy perçue comme une manoeuvre présidentielle pour fissurer le clan villepiniste, dont il mesure la menace potentielle à l'heure où la majorité met en cause à mots couverts ses choix et son style.

Mais le geste ne change rien aux motivations des "villepinistes". "Nous continuerons à critiquer", assure le député François Goulard, soulignant que Georges Tron a obéi à une démarche personnelle.

"C'est un non événement", renchérit Jean-Pierre Grand. "Ça ne nous ébranle absolument pas", dit Brigitte Girardin.

Fort de sondages de popularité qui le placent régulièrement au-dessus du chef de l'Etat, Dominique de Villepin reprend la parole deux mois après la fin du procès Clearstream, qui s'est soldé par la relaxe de l'ancien Premier ministre.

PORCELET

Mais le parquet a fait appel, annonçant un nouvel épisode judiciaire à même d'embroussailler le chemin vers 2012 de celui qui s'était dit, à sa sortie du tribunal, déterminé à "servir les Français et contribuer dans un esprit de rassemblement au redressement de la France".

La première marche de son ascension politique en solo a été franchie à l'automne 2009 avec la création de son club. Très actif sur internet, il revendique 15.000 membres.

Que ce soit dans les médias ou les couloirs de l'Assemblée nationale, la voix "villepiniste" est relayée par une dizaine de députés UMP comme Hervé Mariton, François Goulard, Marie-Anne Montchamp, Jacques Le Guen et Jean-Pierre Grand.

Des soutiens trop parcellaires - pour l'heure - pour lui assurer une assise politique.

Dominique de Villepin, qui n'a jamais brigué les suffrages des électeurs, a pu tester sa popularité ces derniers mois lors de déplacements très médiatisés.

On l'a vu partager thé et gâteaux au miel avec une association d'un quartier difficile de Seine-Saint-Denis, puis brandir un porcelet dans une ferme du Finistère avec cette pique assassine faussement énigmatique: "Ça ne vous rappelle pas quelqu'un ?"

A la différence Nicolas Sarkozy, il est resté toute une journée au Salon de l'agriculture, appelant la comparaison avec l'ex-président Jacques Chirac, très apprécié du monde rural.

"Dominique de Villepin a cette capacité à parler à tous les Français, quelles que soient leurs origines ou leur appartenance politique", souligne Jean-Pierre Grand. "C'est la belle tradition gaulliste d'un Français qui parle aux Français".

Chaque fois qu'on lui parlait de 2012, Dominique de Villepin plaidait jusqu'ici le hors sujet. "Avant l'heure, c'est pas l'heure" déclarait-il au Salon de l'agriculture.

Le ton changera-t-il jeudi ?

"Il faut laisser le temps au temps", dit Jean-Pierre Grand.

La création d'un nouveau mouvement hors UMP laisse le parti majoritaire sceptique.

Mais pour François Goulard, une alternative à Nicolas Sarkozy à droite est une évidence, au regard du résultat des régionales. "En termes strictement électoraux, nous voyons bien que nous avons bien d'ores et déjà perdu 2012 donc il faut à tout prix avoir autre chose".

Edité par Sophie Louet