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Villepin nie de nouveau tout complot contre Sarkozy

L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a de nouveau nié mercredi, lors du procès en appel de l'affaire Clearstream, avoir conduit un complot contre Nicolas Sarkozy en 2004 avec de fausses listes de comptes bancaires. /Photo prise le 2 mai 2011/RE

L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a de nouveau nié mercredi, lors du procès en appel de l'affaire Clearstream, avoir conduit un complot contre Nicolas Sarkozy en 2004 avec de fausses listes de comptes bancaires. /Photo prise le 2 mai 2011/RE - -

PARIS (Reuters) - L'ex-Premier ministre Dominique de Villepin a de nouveau nié mercredi, lors du procès en appel de l'affaire Clearstream, avoir...

PARIS (Reuters) - L'ex-Premier ministre Dominique de Villepin a de nouveau nié mercredi, lors du procès en appel de l'affaire Clearstream, avoir conduit un complot contre Nicolas Sarkozy en 2004 avec de fausses listes de comptes bancaires.

Relaxé en première instance en 2010 contre l'avis du parquet, il répond de l'accusation de "complicité de dénonciation calomnieuse" pour son rôle présumé dans une manipulation menée avec de faux fichiers de la société Clearstream où figurait notamment le nom de Nicolas Sarkozy.

La cour a évoqué une réunion du 9 janvier 2004 entre Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, et le général Philippe Rondot, spécialiste du renseignement, à qui il avait demandé d'approfondir l'enquête sur ces listes, produites par Jean-Louis Gergorin, alors vice-président d'EADS.

L'accusation voit cette réunion comme le début de la conspiration. "Il n'y a pas une réunion de conspirateurs, il y a un ministre qui fait son travail (...) Tout le reste n'est que procès d'intention", a dit l'ancien Premier ministre à la cour.

Il a par ailleurs contesté que le président de l'époque ait été informé de l'affaire. Selon lui, Jacques Chirac ne lui avait donné que des instructions générales de "moralisation de la vie publique internationale".

Jean-Louis Gergorin a soutenu le contraire. Selon lui, Dominique de Villepin disait bien le 9 janvier 2004 avoir reçu des instructions d'enquêter sur les listes Clearstream. Dominique de Villepin aurait même demandé, selon lui, de savoir si des noms de proches du chef de l'Etat y figuraient ou non.

Dominique de Villepin conteste que le nom de Nicolas Sarkozy ait été prononcé ce jour-là, ce que Jean-Louis Gergorin affirme. La cour a produit les carnets personnels du général Rondot, saisis pendant l'enquête. On y lit dans le compte-rendu de la réunion : "L'enjeu politique : Nicolas Sarkozy".

Prévu jusqu'au 26 mai, le procès de cette intrigue ravive d'anciennes querelles entre les familles de la majorité. Son verdict, attendu à l'automne, pourrait peser lourd lors de l'élection présidentielle de 2012, à laquelle Dominique de Villepin envisage de se présenter.

Nicolas Sarkozy a retiré après le premier jugement sa constitution de partie civile et il n'est donc plus représenté.

Jean-Louis Gergorin et l'informaticien Imad Lahoud, auteur présumé des faux, condamnés en première instance respectivement à 15 et 18 mois de prison ferme, avec 40.000 euros d'amende chacun, sont aussi rejugés. Le procès continue jeudi.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse