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Politique

Villepin : « La fonction de Woerth incompatible avec celle de trésorier »

Dominique De Villepin, ancien Premier ministre et Président du mouvement République solidaire

Dominique De Villepin, ancien Premier ministre et Président du mouvement République solidaire - -

Invité de Bourdin Direct ce vendredi, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, souhaite la démission d’Eric Woerth de son mandat de trésorier de l’UMP.

Il vient de fonder son mouvement République solidaire. Dominique de Villepin était l’invité de Bourdin Direct ce vendredi à 8h35. L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, est notamment revenu sur l’implication d’Eric Woerth dans l’affaire Bettencourt, dénonçant « un problème de principe » : « Je ne doute pas de l’intégrité d’Eric Woerth. Mais un problème de principe se pose en ce qui concerne le cumul des fonctions. Le drame de la vie politique, c’est la suspicion. Voilà un ancien ministre du Budget, actuellement ministre des Affaires sociales [ndlr, son titre exact est Ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique], qui est en même temps trésorier de l’UMP. Je pense qu’il y a incompatibilité entre cette fonction et son poste de trésorier de l’UMP. »

« Sortir de la suspicion pour restaurer la politique »

Sous-entendant qu’il souhaite la démission d’Eric Woerth de son poste de trésorier de l’UMP, l’ancien Premier ministre explique : « Si on veut restaurer la politique, il faut la sortir de la suspicion. Quand on est ministre de la République, on ne doit pas être sollicitable et on ne doit pas solliciter. Un trésorier, c’est quelqu’un qui va chercher de l’argent, il faut être clair. Je ne crois pas que ce soit la position d’un ministre de la République donc je crois vraiment qu’il est important de clarifier les choses. »

« Les Français dégoûtés de la politique… »

Revenant plus précisément à l’affaire Bettencourt, il ajoute : « On ne connaît pas le fond des écoutes, mais c’est pour moi une interférence inacceptable entre le judiciaire et le politique. Tout cela est malsain. Une véritable indépendance de la justice est nécessaire dans notre pays. […] Les Français risquent d’être saisis d’un dégoût de la politique – comme ils ont pu l’être de cette équipe de football –, d’accès de populisme, de rejet complet, de désaffection vis-à-vis de la politique parce qu’ils ne voient pas comment cette politique peut à nouveau les servir. »

« Choqué par cette réforme des retraites à courte vue »

Au lendemain des manifestations contre la réforme des retraites, Dominique de Villepin s'est dit « choqué par le caractère à courte vue » de celle-ci : « Ce qui me choque le plus dans cette réforme c’est son caractère à courte vue. On ne règle pas complètement le problème du financement. Il y a toujours une impasse sur le plan financier. Mais surtout, dans la durée cette réforme ne donnera pas de résultats au-delà de 2018. J’aurais souhaité une grande clarification, une vraie perspective pour les Français. Et en particulier la mise en place d’un régime unique intégrant y compris les fonctionnaires. Je pense quasi qu’il y avait la possibilité de travailler à un régime à la carte… Ce n’est pas LA grande réforme à laquelle nous pouvons aspirer », ajoutant qu'il aurait trouvé « plus juste de jouer davantage sur le nombre d'annuités de cotisations ».

Selon lui, « les questions des carrières longues, des carrières discontinues, de la pénibilité doivent maintenant être au centre de la négociation ».

Interrogé sur une ressemblance entre les manifestations de ce jeudi et celles contre son projet de CPE, lorsqu'il était Premier ministre, Dominique de Villepin a répondu : « la situation est très différente. Le CPE a été victime de coups de boutoir dans la rue mais surtout de coups de boutoir à l'intérieur de la majorité ».

Pour écouter le podcast intégral de l'interview de Dominique de Villepin, cliquez ici.

La Rédaction