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Politique

Villepin contre la suspension provisoire des accords de Schengen

Dominique de Villepin estime que suspendre provisoirement les accords de Schengen, comme le suggère la France pour faire face à un afflux d'immigrés clandestins, serait "une erreur". /Photo prise le 25 mars 2010/REUTERS/Vincent Kessler

Dominique de Villepin estime que suspendre provisoirement les accords de Schengen, comme le suggère la France pour faire face à un afflux d'immigrés clandestins, serait "une erreur". /Photo prise le 25 mars 2010/REUTERS/Vincent Kessler - -

PARIS (Reuters) - Suspendre provisoirement les accords de Schengen, comme le suggère la France pour faire face à un afflux d'immigrés clandestins,...

PARIS (Reuters) - Suspendre provisoirement les accords de Schengen, comme le suggère la France pour faire face à un afflux d'immigrés clandestins, serait "une erreur", a estimé dimanche Dominique de Villepin.

L'arrivée massive de clandestins tunisiens et libyens via l'Italie a conduit les autorités françaises à demander un renforcement des mécanismes européens de Schengen, qu'elles jugent aujourd'hui "déficients".

Paris souhaiterait renforcer la clause de suspension provisoire des accords de Schengen - qui garantissent la liberté de circulation des personnes entre les 25 Etats européens signataires - en cas d'afflux de migrants clandestins à une frontière extérieure de l'UE.

L'article 2.2 des accords permet de rétablir de façon temporaire un contrôle des personnes à ses frontières ou dans certaines régions d'un pays pour des raisons d'ordre public ou de sécurité, comme ce fut le cas lors de sommets du G8 ou lors de la Coupe du monde de football de 2006, en Allemagne.

Cette clause est toutefois d'application très limitée dans le temps et géographiquement.

"Il ne faut certainement pas revenir en arrière. Ce serait une erreur et un très mauvais signal", a déclaré l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin sur Europe 1.

"Nous avons besoin de renforcer les moyens humains, les moyens technologiques aux frontières de l'Europe de façon à éviter que l'Europe ne soit une passoire", a ajouté le président de République solidaire, approuvant la création d'un corps de gardes-frontières aux frontières externes de l'UE comme le préconise Nicolas Sarkozy.

Pour Dominique de Villepin, il faut réfléchir à de "nouveaux outils" et "renforcer la solidarité des pays européens".

"Ce qui n'a pas marché, a-t-il estimé, c'est la solidarité entre l'Italie et la France".

"L'Italie n'a pas à se retourner sur les autres pays européens pour se débarrasser en quelque sorte de réfugiés qui n'ont pas vocation dans son esprit à rester sur son territoire", a-t-il dit.

Nicolas Sarkozy et son Premier ministre, François Fillon, se rendent mardi à Rome pour le 29e sommet franco-italien où la question de l'immigration dominera les débats.

Le ministre français des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, explique dans Le Journal du Dimanche, qu'il ne s'agit pas de se retirer de l'espace Schengen mais d'instaurer "un frein de secours en cas de crise majeure".

Sophie Louet