BFMTV
Politique

Vers une réforme du régime de retraite des parlementaires

BFMTV

PARIS (Reuters) - Le président de l'Assemblée nationale s'est prononcé mardi pour une réforme en profondeur du régime de retraite des parlementaires, à la veille de la présentation du projet gouvernemental de réforme des retraites.

Le Premier ministre, François Fillon, a sonné lundi l'heure des "efforts" collectifs au nom de l'équité, "y compris dans le monde politique" dont il a évoqué les "avantages".

La vive controverse liée aux émoluments de l'ex-ministre Christine Boutin, qui cumulait depuis le 1er janvier un salaire de 9.500 euros nets pour une mission confiée par l'Elysée et sa retraite de député, a relancé le débat sur la rémunération du personnel politique.

"Nous irons vers l'équité et la transparence", a assuré Bernard Accoyer sur Europe 1.

"Les mesures dérogatoires (bénéficiant aux députés, NDLR) ont vocation à être supprimées sans délais", a dit le président UMP de l'Assemblée.

En cause, la double cotisation dont jouissent les députés : une année cotisée en vaut deux, ce qui permet à un élu de l'Assemblée de toucher une retraite à taux plein au bout de 22,5 années de mandat.

"Je souhaite que ce soit révisé, supprimé", a affirmé Bernard Accoyer.

Le bureau de l'Assemblée doit se pencher sur le dossier mercredi. "Je proposerai que tout soit mis sur la table, sans tabou", a dit le président de l'Assemblée nationale.

La réforme de leur régime de retraite incombe aux seuls parlementaires.

Le ministre du Travail, Eric Woerth, a souhaité lundi que la refonte du système intervienne "dans les jours qui viennent", à l'Assemblée nationale et au Sénat.

Des ministres ont estimé mardi qu'une évolution du régime des parlementaires, déjà réformé, était nécessaire.

"Je crois que personne ne peut s'exonérer d'efforts, notamment ceux qui ont des revenus plus élevés, en période de crise", a dit le secrétaire d'Etat aux PME, Hervé Novelli, sur Canal+.

"Il ne faut pas non plus verser dans la démagogie, il y a eu des réformes importantes pour le régime des parlementaires, il est moins avantageux aujourd'hui qu'il ne l'était hier. Faut-il aller plus loin? Ce sera aux parlementaires d'en décider, je n'y suis vraiment pas opposé", a-t-il ajouté.

"Je pense qu'il faut le faire évoluer, bien entendu", a renchéri le ministre de la Défense, Hervé Morin, sur Radio Classique.

Dans une interview au Parisien-Aujourd'hui en France, le sénateur centriste Jean Arthuis juge qu'il "faut assumer de réformer par l'exemple".

Sophie Louet