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Véran s'explique sur son coup de sang à l'Assemblée: "je me suis emporté, ça arrive"

Interrogé sur son coup de colère au Palais-Bourbon lors de la séance orageuse de mardi soir, le ministre de la Santé a évoqué le cas d'un député qui a raillé ses propos sur des jeunes en réanimation.

C'était le coup de colère de la semaine, comme l'Assemblée nationale en a connu bon nombre. Ce jeudi, lors de sa conférence de presse, Olivier Véran s'est expliqué sur l'épisode de mardi soir où, dans l'hémicycle lors de l'examen du projet de loi de prorogation de l'état d'urgence sanitaire, il s'était vivement emporté contre l'opposition.

"On n'a jamais raison de perdre son calme, même s'il peut y avoir des raisons de le perdre", a d'abord nuancé le ministre des Solidarités et de la Santé. Et de rappeler ensuite qu'avant d'arriver au Palais-Bourbon, lui et le Premier ministre Jean Castex étaient en visite au Centre Hospitalier Sud Francilien de Corbeil-Essonnes, où ils ont visité des chambres de réanimation.

"Je suis revenu dans l'hémicycle pour rendre compte à la représentation nationale, par l'exemple, des situations telles qu'elles sont vécues et décrites par nos soignants, mais aussi par les malades et les familles des malades au quotidien", a-t-il expliqué.

"J'ai perdu mon calme"

Olivier Véran a ensuite rappelé qu'il y avait - c'est vrai - "beaucoup de bruit dans l'hémicycle" ce soir-là. "On ne l'entend pas dans les vidéos de retransmission, mais je peux vous garantir que pour entendre sa propre voix, ça peut être compliqué", a-t-il enchaîné. Là-dessus, de nombreux anciens ministres ou Premiers ministres ont pu en témoigné: l'hémicycle du Palais-Bourbon - plus petit qu'il n'y paraît - est effectivement un lieu où il est facile de créer du brouhaha.

"Quand j'ai abordé la question d'un jeune patient âgé de 28 ans en réanimation - on a le droit d'être marqué quand on sort d'une chambre de réanimation après cela -, un député, pas très loin, s'est mis à crier, 'il va nous faire pleurer'. Donc voilà, j'ai perdu mon calme", a développé le locataire de l'avenue de Ségur.

En l'espèce, Olivier Véran vise Jacques Cattin, député Les Républicains du Haut-Rhin, qui a bien tenu ce propos durant l'explication du ministre, juste avant que celui-ci ne s'énerve. Le compte rendu de la séance, en accès libre sur le site de l'Assemblée nationale, en fait foi.

"Je me suis emporté, ça arrive, je n'ai jamais eu la volonté de demander à la représentation nationale (...) de sortir de l'hémicycle", a conclu Olivier Véran, faisant allusion à l'une des phrases qu'il avait prononcées durant son coup de sang.

Rappelons enfin que le ministre de la Santé était revenu à l'Assemblée nationale juste après un revers subi par La République en marche, dont le groupe avait été mis en minorité sur deux amendements importants des oppositions.

Jules Pecnard Journaliste BFMTV