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Valls sur Calais: "Tout ce qui doit être amélioré doit l'être, mais jamais dans l'émotion"

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- - Des fleurs ont été déposées ce jeudi sur le lieu de l'enlèvement de Chloé, cette fillette de neuf ans enlevée et tuée mercredi à Calais.

Les politiques sont nombreux à réagir au lendemain de l'enlèvement, du viol et du meurtre à Calais de Chloé, 9 ans, et à appeler à durcir notre arsenal juridique. Tour d'horizon.

L'arsenal juridique actuel est-il suffisant pour empêcher des drames comme celui de Calais ? Les politiques sont en tout cas nombreux à le remettre en cause ce jeudi, au lendemain de l'enlèvement, du viol et du meurtre mercredi de Chloé, 9 ans. Le suspect interpellé après les faits, un Polonais de 38 ans qui a "immédiatement" reconnu "son implication dans le meurtre" lors de sa garde à vue, faisait en effet l'objet d'une interdiction de territoire après deux condamnations et avait été remis aux autorités de son pays le 27 mars 2014 après l'émission d'un mandat d'arrêt européen, a indiqué le procureur de Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais) dans la matinée.

Pour Valls, "l'heure est à la compassion"

"Toute cette vérité sera faite pour comprendre l'itinéraire de cet individu", a assuré le Premier ministre Manuel Valls jeudi dans les couloirs de l'Assemblée. Mais interrogé sur de possibles améliorations à apporter à la législation concernant les multirécidivistes, le chef du gouvernement a temporisé. "Il y a beaucoup de lois qui ont été votées, renforcées pour lutter contre ces criminels, contre ces prédateurs", a-t-il fait valoir, ajoutant que "l'heure est à la compassion".

"Tout ce qui doit être amélioré doit l'être, mais jamais dans l'émotion - légitime - et jamais en exploitant un crime aussi atroce", a insisté Manuel Valls.

"C'est un drame absolument effroyable", a réagi un peu plus tard la ministre de la Justice Christiane Taubira. La garde des Sceaux a par ailleurs indiqué que le suspect "était sous la responsabilités des autorités polonaises".

L'opposition dénonce une "justice laxiste"

Mais dans l'opposition, plusieurs élus se sont saisis de l'affaire pour dénoncer une "justice laxiste" et demander un durcissement de la législation. "Les Français sont victimes de cette justice laxiste. Combien de drames faudra-t-il?", a ainsi dénoncé dans un tweet la députée Front national du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen.

"Il est temps que le gouvernement comprenne que nous ne pouvons plus laisser de place au laxisme. La tolérance 0 doit être appliquée", a lancé en écho le député-maire UMP de Nice Christian Estrosi sur le site de micro-blogging.

Des appels à "restaurer la double peine"...

D'autres sont allés plus loin en demandant le rétablissement de la double peine, ou renvoi dans leur pays d'origine des étrangers condamnés en France. "La suppression de la double peine imposée par @NicolasSarkozy nous interdit d'expulser les criminels étrangers. Colère et indignation !", a réagi sur Twitter la présidente du FN Marine Le Pen.

"Notre pays doit restaurer la double peine pour les étrangers condamnés à de la prison pour les délits graves et surtout le rétablissement des contrôles aux frontières qui permettrait à la France de se protéger d'individus dangereux", a par ailleurs demandé Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, dans un communiqué.

... et à "réformer l'espace Schengen"

Comme Nicolas Dupont-Aignan, le député UMP Jacques Myard a appelé au micro de BFMTV à un renforcement des contôles aux frontières. Il faut “réformer l’espace Schengen”, cet espace regroupant 26 Etats européens où les personnes circulent librement, a expliqué l'élu des Yvelines, car “nos frontières sont devenues des passoires”.

Mais tout le monde n'est pas d'accord sur ce point à l'UMP. "Schengen n'y est pour rien, c'est à notre Etat d'agir", a ainsi tweeté le maire de Bordeaux Alain Juppé.

V.R.