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Politique

Valls réfute tout parallèle avec Sarkozy sur les Roms

Démantèlement des campements de Roms à Villeneuve d'Ascq. Manuel Valls a assuré mardi que la politique menée par le gouvernement à l'égard des Roms de Roumanie et de Bulgarie n'avait "rien à voir" avec celle menée par Nicolas Sarkozy. /Photo prise le 9 ao

Démantèlement des campements de Roms à Villeneuve d'Ascq. Manuel Valls a assuré mardi que la politique menée par le gouvernement à l'égard des Roms de Roumanie et de Bulgarie n'avait "rien à voir" avec celle menée par Nicolas Sarkozy. /Photo prise le 9 ao - -

Face à la polémique provoquée par le démantèlement de plusieurs campements de Roms ces derniers jours, Manuel Valls a assuré ce mardi que sa politique à leur égard n'avait « rien à voir » avec celle menée par Nicolas Sarkozy en la matière.

Manuel Valls a assuré mardi que la politique menée par le gouvernement à l'égard des Roms de Roumanie et de Bulgarie n'avait "rien à voir" avec celle menée par Nicolas Sarkozy. Plusieurs campements illicites de Roms ont été démantelés ces derniers jours en banlieue de Lyon, Lille et Paris. Les reconduites à la frontières ont également repris, avec notamment un charter de 240 Roms bénéficiaires de l'aide au retour qui a quitté Lyon jeudi dernier pour Bucarest, déclenchant la colère des associations, d'une partie de la gauche et poussant la Commission européenne à placer Paris sous surveillance.
Quarante-six Roms dont 25 enfants ont encore été expulsés mardi matin d'un immeuble qu'ils squattaient dans le VIIe arrondissement de Lyon, a-t-on appris auprès de la préfecture du Rhône, portant à environ 500 le nombre de Roms ayant fait l'objet d'expulsions dans l'agglomération lyonnaise en une semaine, d'après les associations de soutien.

« Aucun campement illicite ne doit être toléré »

"Aucun campement illicite ne doit être toléré, le laisser-faire ne résout rien", a déclaré mardi le ministre de l'Intérieur sur France Info, dénonçant la situation sanitaire et la précarité "insupportable" de certains de ces campements. "Ce qui s'est passé il y a deux ou trois ans quand le président de la République avait stigmatisé une population, cela n'a rien à voir avec ce que nous faisons aujourd'hui", a-t-il ajouté. "Aucune politique publique que je mène ne sera focalisée sur tel ou tel groupe culturel."
Lors d'un discours sur la sécurité prononcé à l'été 2010 à Grenoble, Nicolas Sarkozy avait annoncé une politique de démantèlement systématique des campements de Roms. La Commission européenne avait reproché à Paris de cibler délibérément une communauté ethnique, et menacé d'engager une procédure contre la France pour sa politique envers les Roms.
Au sujet des reconduites à la frontière, que la Commission européenne a dit "surveiller", Manuel Valls souligne que la loi prévoit l'éloignement, au-delà de trois mois de séjour, des citoyens ne disposant pas de ressources "suffisantes".

Responsabilité des pays d’origine

"Le droit français comme européen est respecté", écrit-il dans une tribune publiée mardi dans Libération. "Toutes les précisions utiles continueront d'être apportées à la Commission européenne", ajoute-t-il.
En mars dernier, François Hollande, alors candidat à la présidentielle, avait promis, s'il était élu, de proposer des solutions alternatives à tout démantèlement de campement. Manuel Valls a indiqué mardi que des propositions de relogement étaient "souvent" proposées aux habitants de ces camps. Mais "parfois on ne trouve pas de solution parce que c'est un dossier difficile et complexe", a-t-il ajouté.

8 Français sur 10 favorables aux démantèlements des campements

Huit Français sur dix sont favorables aux démantèlements des campements illégaux de Roms, mais ils pensent à 73% que ceux-ci ne font que "déplacer le problème", d'après un sondage Ifop pour Atlantico rendu public mardi. En août 2010, seuls 66% des Français se disaient favorables aux démantèlements. Depuis, les opinions positives ont particulièrement augmenté chez les sympathisants socialistes, avec 71% d'entre eux qui s'y disent aujourd'hui favorables, contre 33% seulement en août 2010.
Selon un rapport de l'Agence des droits fondamentaux sur la situation des Roms dans 11 Etats membres de l'Union européenne, un Rom sur trois est au chômage, 20% ne bénéficient d'aucune couverture santé et 90% vivent sous le seuil de pauvreté.
Pour le ministre de l'Intérieur, les réponses à l'intégration des Roms sont à trouver dans leurs pays d'origine. "Il leur revient d'assumer leurs responsabilités d'intégration de leurs minorités et de mettre un terme aux discriminations locales qui demeurent fortes", écrit-il dans Libération.

La rédaction avec Reuters