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Politique

Valls : « On ne reviendra pas à l’âge légal type 1981 »

Le député-maire PS d'Evry, Manuel Valls, invité de Bourdin Direct ce lundi sur RMC.

Le député-maire PS d'Evry, Manuel Valls, invité de Bourdin Direct ce lundi sur RMC. - -

Invité de Bourdin Direct ce lundi sur RMC, le député-maire PS d'Evry, Manuel Valls, a tenu à clarifier la promesse socialiste d'un retour à 60 ans de l'âge légal de départ à la retraite.

Ce lundi au micro de Jean-Jacques Bourdin, Manuel Valls a regretté le manque de clarté du discours socialiste sur le sujet des retraites. Le député-maire PS d'Evry a précisé que le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite ne concernerait pas tout le monde : « On ne revient pas à l’âge légal type 1981. Il faudrait que les dirigeants socialistes le disent avec plus de clarté. Nous reviendrons sur le droit de pouvoir partir à 60 ans, notamment pour les carrières longues, pour ceux qui ont commencé à travailler tôt. Il faut bien lire ce que les socialistes ont adopté il y a quelques mois. Ils ont dit en même temps qu’ils sont favorables à l’allongement de la durée de cotisation. Moi je propose de lier l’allongement de la durée de cotisation avec la pénibilité. Dans les années qui viennent, la question de l’âge légal doit être dépassée. Certains pourront partir avant, et d’autres plus tard. Je suis favorable à une retraite à la carte, par point, ou un système notionnel, dans lequel on lie l’espérance de vie avec l’allongement de la durée de cotisation, et où chacun, tout au long de son parcours professionnel, intègre les années de formation, les congés maternité… »

Présidentielles : « Les favoris n'ont jamais été élus »
Claude Bartolone a provoqué vendredi un tollé au sein du Parti Socialiste en évoquant l’existence d’un pacte DSK-Aubry pour la candidature aux Présidentielles 2012. Le député a ainsi laissé entendre que les primaires socialistes ne serviront qu’à asseoir un candidat déjà choisi. Très agacé par ces déclarations, Manuel Valls en a fait état ce matin sur RMC : « Je suis un outsider. Je pense que j’ai des choses à dire au pays. Je suis déterminé à être candidat. Ce débat sur les Primaires montre bien qu’il y en a encore qui n’ont pas compris qu’il faut rénover la vie politique en général. On ne peut pas confisquer, au détriment de quelques uns, ni le Parti Socialiste, ni cette belle idée révolutionnaire des Primaires. Je parle de la déclaration de Claude Bartolone, et d’un état d’esprit que je sens chez un certain nombre de dirigeants socialistes. Quand on convoque le peuple, il y a des surprises. Barack Obama n’était pas prévu. Quand on regarde toutes les élections présidentielles, tous ceux qui ont été favoris quelques mois avant l’élection présidentielle, n’ont jamais été élus. »

« Faire en sorte que tout le monde paye l’impôt »
Le député socialiste s’est par ailleurs déclaré favorable à la suppression du bouclier fiscal et de l’ISF : « L’un et l’autre ne fonctionne pas. Le bouclier fiscal est la marque d’une politique fiscale profondément injuste depuis 2007. Les chiffres parus encore il y a quelques jours font la démonstration que ceux qui ont les plus hauts revenus dans ce pays voient leurs impôts baisser et reçoivent même des chèques tout à fait insupportables. Il faut donc supprimer l’un et l’autre au profit d’une tranche supplémentaire dans le cadre de l’impôt sur le revenu qu’on fixerait par exemple à 45%. Il faut taxer davantage les hauts revenus du patrimoine et les grosses successions. Il faut une grande simplification, et non seulement revenir sur les niches et le bouclier fiscal, mais aussi faire en sorte que tout le monde paye l’impôt. »

La déchéance de nationalité : « un débat nauséabond et absurde »

Manuel Valls s’est enfin déclaré foncièrement opposé à une modification de la loi sur la déchéance de nationalité concernant les meurtriers de policiers : « Est-ce que cela empêchera les meurtres ? Vous avez dans les textes de loi la possibilité de déchoir de la nationalité celui ou celle qui a porté atteinte aux intérêts de la nation. Il faut en rester là. Le gouvernement propose d’ailleurs une liste. Ce n’est pas que pour les policiers. Il y a les juges, ceux qui sont dépositaires de l’autorité publique. Alors quelqu’un qui tue 20 personnes qui ne sont pas dans cette liste ne serait pas déchu de sa nationalité ? On rentre dans un débat nauséabond, absurde. C’est tout simplement, encore une fois, un jeu politique, où l’on essaie de faire croire qu’immigration et insécurité sont liées. C’est insupportable et ce n’est pas la France ! »

Pour retrouver l'intégralité du podcast de l'interview de Manuel Valls chez Jean-Jacques Bourdin, cliquez ici.

bourdinandco