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Valls : « Hors de question » que l'armée intervienne à Marseille

Manuel Valls, ministre de l'Intérieur

Manuel Valls, ministre de l'Intérieur - -

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a affirmé jeudi qu'il était « hors de question » que l'armée intervienne dans les quartiers nord de Marseille, comme l'a suggéré Samia Ghali, sénatrice socialiste de Marseille, après un nouveau règlement de comptes sur fond de trafic de drogue.

Ce jeudi, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a répondu par la négative à la proposition de la sénatrice PS Samia Ghali d’envoyer l’armée à Marseille pour lutter contre la délinquance. Pour le ministre, « il est hors de question que l'armée puisse répondre à ces drames et à ces crimes. Il n'y a pas d'ennemi intérieur » à Marseille. Le ministre a prôné « une réponse globale, en profondeur et particulièrement forte » à la criminalité, en réponse à la sénatrice-maire PS des 15e et 16e arrondissements de Marseille, Samia Ghali qui réagissait après la mort mercredi soir à Marseille d'un jeune homme de 25 ans tué par une rafale de Kalachnikov lors d'un règlement de compte sur fond de trafic de drogue.

Comité interministériel consacré à Marseille

Face à la polémique grandissante autour du problème de la violence et de l’insécurité à Marseille, Jean-Marc Ayrault présidera le 6 septembre prochain à Matignon un comité interministériel consacré à l'élaboration d'un « programme d'action pour l'agglomération marseillaise ». Ce comité interministériel, qui débutera à 17 heures, réunira autour du Premier ministre Manuel Valls (Intérieur), Christiane Taubira (Justice), Vincent Peillon (Education), François Lamy (Ville), Marylise Lebranchu (Réforme de l'Etat), Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Pierre Moscovici (Economie et Finances).

« Marseille a besoin d’une vraie politique »

« Avec 14 morts au nom de règlements de comptes depuis le début de l'année, la situation de Marseille devrait interpeller le gouvernement », avait jugé, peu avant l'annonce de la tenue du comité interministeriel, Valérie Rosso-Debord, déléguée générale de l'UMP. « Et les propos de Samia Ghali qui réclame le recours à l'armée devraient faire réagir l'Etat. Pourtant, ni Jean-Marc Ayrault, ni Manuel Valls, si ce n'est de manière symbolique et en présence de médias, ne s'intéressent à Marseille. Cette ville n'a pas besoin de symboles mais d'une vraie politique de sécurité qui la sorte de l'ornière de la délinquance et du banditisme ».

« Gesticulations et inaction du gouvernement »

Bruno Beschizza, secrétaire national de l'UMP à l'emploi des forces de sécurité a, lui, estimé dans un communiqué que « la réalité est dure dans ces quartiers où la population est confrontée à une violence quotidienne. Les socialistes semblent le découvrir. Qu'une élue socialiste réclame l'intervention de l'armée pour mener une ‘guerre’ contre les trafiquants en dit long sur les désarrois des élus socialistes face aux gesticulations et à l'inaction du gouvernement Ayrault en matière de lutte contre la délinquance et le banditisme ».

« Que fera l'armée de plus que la police ? »

« Que fera l'armée de plus que la police en l'état de la politique que veulent mener Manuel Valls et Christiane Taubira ? », s’interroge Wallerand de Saint Just, membre du bureau exécutif du FN. « En vérité, au-delà des moyens, c'est surtout la question des instructions reçues par les forces de sécurité qui se pose. Elles n'ont pas les instructions d'éradiquer l'insécurité, la violence et le crime. Au contraire, avec la gauche, est revenue la culture perpétuelle de l'excuse et les délinquants ont de beaux jours devant eux ».

La Rédaction avec AFP