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Valls "aurait aimé" qu'Abdelkader Merah soit condamné pour "complicité d'actes terroristes"

Manuel Valls au 1er tour des élections législatives, le 11 juin 2017 à Evry.

Manuel Valls au 1er tour des élections législatives, le 11 juin 2017 à Evry. - Geoffroy van der Hasselt - AFP

L'ancien Premier ministre a assuré ne pas vouloir critiquer la décision de la cour d'assises, mais estimé que le "passage de la complicité idéologique à la complicité du terrorisme" était "ténu".

Manuel Valls "aurai(t) aimé" que la justice condamne Abdelkader Merah pour la "complicité d'actes terroristes", alors que la cour d'assises spéciale de Paris a condamné le frère du tueur de Toulouse et Montauban pour association de malfaiteurs terroriste, mais l'a acquitté de la "complicité d'assassinats".

"Il y a un verdict, qui acte au moins la complicité idéologique", a avancé l'ancien Premier ministre.

"C'est vrai que le passage de la complicité idéologique à la complicité du terrorisme est un passage ténu, très fragile. A titre personnel, évidemment, on aurait peut-être les uns et les autres, en tout cas moi, aimé qu'il soit condamné pour complicité d'actes terroristes", a-t-il ajouté. 

"Mais il y aura un deuxième procès, il faut des preuves et la justice a été rendue", a assuré Manuel Valls. 

"Parce que j'ai été Premier ministre, parce que j'ai une certaine idée de la République et du sens de l'Etat, je ne critiquerai jamais une décision de justice. Et je ne dirai jamais que la justice est naïve", a-t-il déclaré au "Grand rendez-vous Europe 1/CNEWS/Les Echos".

"La mère des frères Merah n'a pas été digne"

Le député réagissait notamment aux propos de la mère d'Imad Ibn Ziaten, une des victimes de Mohamed Merah: "Je comprends la réaction de Latifa (Ibn Ziaten), une femme d'un courage exceptionnel, qui parcourt le pays pour convaincre, pour extirper la haine, l'islamisme radical".

"Je préfère qu'on parle de cette femme que de la mère des frères Merah, qui n'a pas été digne, chacun a pu le constater, dans ses expressions", a poursuivi le député de l'Essonne.

Par ailleurs, "un terroriste, un complice, un idéologue du terrorisme peut être, et c'est normal dans une démocratie, défendu. C'est ça aussi la France, et c'est cette France-là contre laquelle d'ailleurs les terroristes portent des coups. C'est important de le souligner", a dit Manuel Valls au terme de ce procès parfois houleux.

Un antisémitisme "profond" pour Manuel Valls

Le parquet a fait appel du verdict qui a condamné jeudi Abdelkader Merah à 20 ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs terroriste, mais l'a acquitté du chef de complicité des assassinats.

Pour l'ancien Premier ministre, citant également la profanation de la stèle d'Ilan Halimi, l'antisémitisme en France "est profond. Il se déchaîne actuellement et certains veulent le minimiser".

"Je dénonce depuis longtemps la duplicité de Tariq Ramadan", islamologue et théologien visé par deux récentes plaintes pour viol, "ce soi-disant intellectuel, promoteur de la charia, prédicateur islamique qui a fait un mal terrible à notre jeunesse, avec ses cassettes, ses prêches dans nos mosquées, ses invitations sur les plateaux, ses amitiés, ses complicités, je pense à Edwy Plenel", le directeur de Mediapart, a asséné Manuel Valls. 

Il a par ailleurs reproché à "une partie de la presse" d'avoir "abdiqué" face à l'islamisme radical. "Je pense aux Inrockuptibles, je pense au Bondy Blog. Quand on reçoit, et qu'on a reçu (Tariq Ramadan) y compris sur cette antenne, Europe 1, et c'est toujours le même journaliste, Frédéric Taddeï, qui le reçoit depuis des années comme avant il avait reçu des personnalités comme Dieudonné ou (Alain) Soral", "alors on abdique".

L.A., avec AFP