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Valls "aime les socialistes": son discours à La Rochelle

Manuel Valls est resté à la tribune pendant une heure.

Manuel Valls est resté à la tribune pendant une heure. - Jean-Pierre Muller - AFP

Après une semaine très agitée dans les rangs socialistes, Manuel Valls a conclu l'université du PS à La Rochelle dans une ambiance partagée.

Après le départ d'Arnaud Montebourg remplacé par le controversé Emmanuel Macron, le détricotage de la loi Duflot ou les soubresauts sur les 35 heures, Manuel Valls s'attendait à un accueil timoré à La Rochelle où il a conclu dimanche midi l'université d'été du PS.

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Si les organisateurs avaient pris soin de placer aux premiers rangs des militants acquis à la cause du Premier ministre, cela n'a pas empêché des frondeurs de perturber le début du discours de Manuel Valls.

Un début de discours perturbé

Aux cris de "Vive la Gauche", du nom de leur nouveau collectif, des militants proches des frondeurs l'ont empêché de démarrer pendant quelques secondes.

Une fois lancé, Manuel Valls est resté à la tribune pendant une heure. il a prononcé un discours qui visait à rassurer les militants socialistes, mais aussi le discours d'un Premier ministre qui s'adressait aux Français sur la situation de leur pays.

"Nous ne faisons pas de l'austérité"

Manuel Valls a repris cette anaphore pour rappeler les efforts faits pour créer des postes. "Quand nous créons 60.000 postes dans l'Education nationale pour refaire de l'école une priorité, nous ne faisons pas de l'austérité. Quand nous préservons les missions du budget de la Culture pour la création et le spectacle vivant, nous ne faisons pas de l'austérité. Quand nous créons des postes de policiers et de gendarmes, pour garantir la sécurité des Français sur tout le territoire -dans les quartiers populaires, dans les zones rurales- nous ne faisons pas de l'austérité", a-t-il dit, sous de vifs applaudissements.

"C'est ça qui fonde la différence entre la gauche et la droite", a-t-il martelé.

"Pas de remise en cause des 35 heures"

"Réformer, ce n'est pas aller en arrière." Manuel Valls a tenu à mettre les choses au clair au sujet des 35 heures. "Je le réaffirme ici simplement et clairement, car je ne veux pas de faux-débat", a-t-il prévenu.

"Au-delà de ce que la loi prévoit, et de ce que les négociations sociales peuvent permettre, il n'y aura pas de remise en cause des 35 heures", a-t-il martelé, sous les applaudissements, "il n'y aura pas de remise en cause de la durée légale du temps de travail", a-t-il encore insisté."

"J'aime les socialistes"

"Je connais bien les débats qui peuvent agiter notre parti (...) Et c'est pour tous ces débats (...) que j'aime les socialistes", a lancé Manuel Valls, en écho à son "j'aime l'entreprise" devant le Medef mercredi.

Manuels Valls a cité de nombreuses personnes dans son discours. Il salué Arnaud Montebourg, Benoit Hamon et même Jean-Marc Ayrault. Il a fait applaudir sa nouvelle ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem, objet de vives critiques de l'extrême-droite depuis sa nomination. Il a également exhorté les militants socialistes à "proclamer" leur "soutien" et leur "affection" au président François Hollande.

"Celui qui incarne la politique" menée par le gouvernement, "c'est le chef de l'Etat". "Nous devons le soutenir. Et plus encore face à une droite inconséquente qui, faute d'idée et de leader, ne mise que sur la déstabilisation de nos institutions", a lancé le Premier ministre devant des militants qui se sont, très nombreux, levés.

Un discours "ambigu"

Et avec tout ça, Manuel Valls a-t-il réussi à rassembler tous les militants socialistes? "Pour le moment le compte n'y est pas", a réagi Laurent Baumel sur BFMTV. Le discours de Manuels Valls avait beau être "prudent", il ne "change rien" à la position du député socialiste frondeur. "C'était un bon discours mais il n'a pas pris le risque de dire ce qu'il a dit devant le Medef", a ajouté le député.

Karine Lambin