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Valls a-t-il raison de ne pas régulariser plus que Sarkozy ?

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls - -

Le changement, c'est maintenant ? Peut-être pas en matière d'immigration. Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls annonce qu’il n’y aura pas plus de régularisations de sans-papiers que sous Nicolas Sarkozy, c’est-à-dire 30 000 par an. A-t-il raison? A gauche, les avis divergent.

Pas plus de régularisations de sans-papiers sous le gouvernement Ayrault que sous le gouvernement Fillon : dans une interview donnée au Monde daté de ce jeudi, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls affirme qu’il restera sur un chiffre de 30 000 par an.
La circulaire sur le sujet est déjà en préparation, et ces régularisations se feront au cas par cas, selon « les années de présence en France, la situation par rapport au travail, les attaches familiales, la scolarisation des enfants ».
Pour le ministre, la situation économique et sociale de la France ne permet pas d’accueillir et de régulariser plus de sans-papiers. « Etre de gauche, ce n'est pas régulariser tout le monde et se retrouver dans une impasse », précise Manuel Valls. Le ministre de l'Intérieur a-t-il raison de ne pas vouloir régulariser d'avantage de sans-papiers que Nicolas Sarkozy ? A gauche, les avis sont partagés.

« Nous tenons les engagements que nous avons pris »

Christophe Caresche est député de Paris dans le 18e arrondissement, un habitué des questions d’immigration au PS. Pour lui, le message du ministre est simplement qu’il « ne veut pas rentrer dans une logique de régularisation massive » : pas question de rouvrir une procédure qui concernerait une centaine de milliers de personnes. « Qu’on n’aille pas aussi loin que le souhaiterait par exemple Le Front de Gauche ou telle association, je veux bien le reconnaitre, mais ce n’est pas l’engagement que nous avions pris lors des élections », affirme-t-il, expliquant qu'il n'y avait « pas de surprise » dans cette annonce.

« Le PS s’éloigne des fondamentaux de la gauche »

Effectivement, à gauche de l’échiquier politique, l’annonce a déçu. Ian Brossat, président du groupe communiste au Conseil de Paris, était chargé du thème de l’immigration pendant la campagne présidentielle : « On n’a pas élu la gauche au gouvernement pour mener la même politique que celle menée par Claude Guéant », regrette-t-il. « Le bon sens, c’est de dire que ceux qui travaillent ici doivent être régularisés, parce que ce sera bon pour l’ensemble des travailleurs, sinon on crée une concurrence entre les travailleurs qui ont des papiers et ceux qui n’en ont pas. » L’élu appelle donc le PS à retrouver ses valeurs : « Je souhaite que la gauche ait le courage d’en finir avec cette logique inhumaine. Le Parti socialiste s’éloigne des fondamentaux de la gauche. »

La Rédaction, avec Jamila Zeghoudi