Une plainte de Nicolas Sarkozy sur les carnets secrets classée

PARIS (Reuters) - Le parquet de Paris a classé sans suite une plainte de Nicolas Sarkozy déposée en 2008 et visant l'ancien patron des Renseignements généraux Yves Bertrand en raison de mentions dans ses carnets personnels.

L'infraction visée par le plaignant a été jugée "insuffisamment caractérisée", a dit jeudi une porte parole du procureur, qui a ainsi conclu une enquête préliminaire de police.

D'autres plaintes déposées dans ce même dossier par le député socialiste Arnaud Montebourg, le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, et l'ancien PDG de RMC Jean-Noël Tassez ont aussi été classées sans suite.

Les carnets de notes personnelles d'Yves Bertrand, publiés en 2008 par Le Point, montraient le souci du patron des RG de 1992 à 2004 de recueillir informations, rumeurs, voire ragots de toutes sortes sur les hommes publics, dont Nicolas Sarkozy.

Sur le fond, les poursuites judiciaires éventuelles concernant les carnets Bertrand posaient problème. Ces carnets constituant un document privé découvert et publié sans l'accord de leur auteur, il semblait difficile d'imputer à Yves Bertrand une infraction, estime-t-on de source judiciaire.

Nicolas Sarkozy souhaitait que la justice examine ce que laissent penser les mentions le concernant portées sur le carnet, à savoir, "qu'une surveillance a été exercée sur sa personne dans le but de découvrir des informations susceptibles de lui nuire", a-t-on appris de même source.

Dans les carnets publiés par Le Point, qui couvrent la période 1998-2003, Yves Bertrand fait état d'une liaison sentimentale de Nicolas Sarkozy, de ses démêlés avec son épouse Cécilia et rend compte d'une conversation téléphonique de cette dernière, qui semble donc avoir été sur écoutes.

Les notes imputent à l'actuel président de la République le bénéfice de malversations financières. Ces notes d'Yves Bertrand, un proche de Jacques Chirac, renvoient à la guerre sourde entre personnalités de droite de 2002 à 2007.

Thierry Lévêque, édité par Patrick Vignal