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Politique

Une future place "Charles-Pasqua" irrite d'anciens combattants

L'ancien ministre de l'Intérieur est décédé le 30 juin dernier.

L'ancien ministre de l'Intérieur est décédé le 30 juin dernier. - Charly Triballeau - AFP

Une commune des Hauts-de-Seine a choisi de débaptiser une "place de la Résistance" au profit de l'ancien ministre Charles Pasqua. Plusieurs associations d'anciens résistants dénoncent la décision.

Plusieurs associations d'anciens résistants, des partis politiques et des syndicats ont dénoncé mercredi la décision de la mairie du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine) de débaptiser une "place de la Résistance" au profit du nom de l'ancien ministre Charles Pasqua.

L'Association nationale des anciens combattants de la Résistance, la Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes, ainsi que l'Association nationale des familles de fusillés et massacrés de la Résistance française et de leurs amis regrettent dans un communiqué une décision "outrancière, provocatrice" et "pas acceptable", en appelant à un rassemblement samedi sur la place.

Celle-ci, située au centre-ville de cette commune à l'ouest de Paris, doit être rebaptisée "Place Charles-Pasqua", après une délibération votée cet été par le conseil municipal du Plessis-Robinson, quelques jours après la mort de l'ex-ministre. M. Pasqua, ancien président du Conseil général de ce département (1988-2004), était considéré comme un "vrai père spirituel" par le maire de la commune, Philippe Pemezec, avait indiqué l'édile sur son blog au lendemain de la mort de l'ancien ministre le 30 juin. "Pour permettre au maire de rendre hommage à son "mentor", le conseil municipal a pris une décision qui va à l'encontre du devoir de mémoire", déplorent les anciens résistants, qui rappellent que le 70e anniversaire de la création du Conseil national de la Résistance est célébré cette année.

Une autre place du même nom

"Le choix de la première municipalité du Plessis-Robinson issue de la Résistance a été d'honorer les résistantes et résistants, en faisant déboucher l'avenue de la Résistance sur la place de la Résistance", poursuivent-ils, alors que la mairie a notamment expliqué son choix par l'existence d'une avenue et d'une place du même nom, selon elle source de confusion.

D'après les signataires de l'appel, 12 résistants du Plessis-Robinson sont morts pour la France. "Cette sinistre décision (de changement de nom de la place) provoque un malaise palpable et de l'incompréhension parmi la population robinsonnaise, y compris chez de nombreux gaullistes", assurent-ils. L'appel au rassemblement, prévu samedi à 11H00, a également été signé par le PS, le PCF, EELV et la CGT. Ex-premier flic de France à la réputation sulfureuse en raison notamment de ses démêlés judiciaires, Charles Pasqua, disparu cet été à l'âge de 88 ans, s'était lui-même engagé dans la Résistance à l'âge de 15 ans, dans le mouvement Combat.

la rédaction avec AFP