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Politique

Une entreprise placée par erreur en liquidation judiciaire

La société de plomberie et chauffage E.C.A., à Chatelet-en-Brie, en Seine-et-Marne a été placée en liquidation judiciaire le 18 mai par erreur

La société de plomberie et chauffage E.C.A., à Chatelet-en-Brie, en Seine-et-Marne a été placée en liquidation judiciaire le 18 mai par erreur - -

La société de plomberie et chauffage E.C.A., à Chatelet-en-Brie, en Seine-et-Marne a été placée en liquidation judiciaire le 18 mai à cause d'une erreur de saisie par le tribunal de grande instance de Paris.

C’est une histoire à dormir debout. Officiellement, ECA n'existe plus. Pourtant, la société spécialisée dans la plomberie et le chauffage se porte bien tout comme ses 20 salariés et son chiffre d’affaires de 2 millions par an. ECA avait demandé la liquidation d'une entreprise-cliente (le Parc des vallées) au TGI de Paris à cause d'impayés. Le TGI a approuvé la requête d'ECA, mais la greffe s'est trompée dans la saisie des chiffres. Le greffier a mis le numéro de RCS (registre de commerce et des sociétés) d'ECA au lieu de celui de son client. Dans le bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (Bodacc), ECA est officiellement en liquidation judiciaire depuis le 18 mai.

« On travaille en achetant de la marchandise avec nos cartes personnelles »

Une conséquence assez dramatique pour l’entreprise qui tourne au ralenti depuis cette décision. Dès le lendemain de l’annonce de la liquidation, des fournisseurs refusaient de livrer l'entreprise, déplore son directeur Bertrand Jacquelot : « Il n’y a plus de livraison de fournisseurs, certains comptes sont carrément fermés. Pour l’instant on essaye de travailler en allant chercher de la marchandise avec nos cartes de crédit personnelles ». Un préjudice qui n’est pas sans conséquence : un marché de 800 000 euros vient d’échapper à la société. Cette erreur, comme le constate Maître Sonia Beaufils, avocate de la société ECA, sera complexe à gérer pour l’entreprise : « La société risque d’être écartée des marchés et même quand l’information sera rétablie, l’histoire aura eu lieu et la crédibilité de ECA aura déjà été mise en cause ».

« On envisage d’engager la responsabilité de l’Etat »

Selon l'avocate, les recours ne sont pas évidents. Pourtant, ECA envisage de poursuivre l’Etat : « Nous sommes en train de réfléchir à l’éventuelle responsabilité de l’Etat. On a un service du greffe, un service public de la justice, qui a commis une erreur qui a des répercussions sur la société et qui, c’est en train de se confirmer, a causé un certain nombre de dommages. Donc on envisage aujourd’hui d’engager la responsabilité des services publics de la justice ».

La Rédaction avec Quentin Pommier