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Politique

Un ton nouveau entre magistrats de l'USM et gouvernement

Les magistrats et le gouvernement ont affiché leur volonté de réconciliation vendredi à Colmar, où l'Union syndicale des magistrats (USM), majoritaire, avait convié Christiane Taubira et Manuel Valls pour son 38e congrès. /Photo d'archives/REUTERS/Stéphan

Les magistrats et le gouvernement ont affiché leur volonté de réconciliation vendredi à Colmar, où l'Union syndicale des magistrats (USM), majoritaire, avait convié Christiane Taubira et Manuel Valls pour son 38e congrès. /Photo d'archives/REUTERS/Stéphan - -

COLMAR, Haut-Rhin (Reuters) - Les magistrats français et le gouvernement ont affiché leur volonté de réconciliation vendredi à Colmar, où l'Union...

COLMAR, Haut-Rhin (Reuters) - Les magistrats français et le gouvernement ont affiché leur volonté de réconciliation vendredi à Colmar, où l'Union syndicale des magistrats (USM), majoritaire, avait convié Christiane Taubira et Manuel Valls pour son 38e congrès.

L'invitation lancée au ministre de l'Intérieur en même temps qu'à celui de la Justice avait une valeur symbolique après une décennie de tensions entre policiers et magistrats et un conflit quasi-permanent, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, entre le pouvoir judiciaire et l'exécutif.

"Nous acceptons la critique et le commentaire, mais nous n'acceptons pas la stigmatisation permanente, le discrédit jeté sur nos décisions et la chasse au juge", a déclaré Christophe Régnard, le président sortant du syndicat.

"Ces derniers mois nous semblent porteurs d'espoir", a-t-il ajouté en saluant les discours tenus par Manuel Valls en faveur du respect, par la police et la gendarmerie, de l'indépendance de la justice.

Le thème du congrès était précisément "L'indépendance, c'est maintenant ?".

"Je suis venu, en effet, tourner la page d'une décennie", a confirmé Manuel Valls qui a affiché sa proximité avec sa collègue de la Justice.

Le ministre de l'Intérieur a redit qu'il n'admettrait pas de manifestations des forces de l'ordre contre des décisions de justice.

"Le ministère de l'Intérieur a aussi la charge du respect des libertés", a-t-il ajouté pour souligner la complémentarité entre les ministères de la Justice et de l'Intérieur.

Christiane Taubira, qui a été ovationnée à la fin de son intervention, n'a pas été en reste pour vanter la proximité entre leurs deux ministères.

Elle s'est surtout posée en garante de l'indépendance de la magistrature, assurant que si les magistrats étaient soumis à des règles, celles relatives au déroulement de carrière ne seraient plus utilisées pour les "museler".

"Je veux solennellement vous dire que c'est terminé, qu'il n'en sera plus jamais ainsi", a-t-elle dit.

Elle a rappelé avoir édicté une circulaire générale de politique pénale dans laquelle elle s'interdit d'intervenir sur des dossiers individuels.

Christiane Taubira a également assuré qu'il n'y aurait "aucun dogmatisme" dans l'éventuelle abrogation des réformes de ses prédécesseurs, comme la présence de jurés populaires dans les tribunaux correctionnels.

"Vous demandez l'indépendance ? Je la demande aussi, pas seulement en tant que garde des Sceaux, mais en tant que citoyenne", a-t-elle conclu.

Selon son cabinet, Christiane Taubira devrait présenter avant la fin de l'année le projet de réforme du Conseil supérieur de la magistrature, qui doit garantir l'indépendance des magistrats du parquet, conformément aux normes européennes.

Gilbert Reilhac, édité par Gérard Bon