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Un syndicat de juges soupçonne un non-lieu de faveur pour Chirac

Un syndicat de magistrats français a écrit à la ministre de la Justice pour lui demander des explications sur le non-lieu requis pour Jacques Chirac par le procureur de Nanterre (Hauts-de-Seine) Philippe Courroye, un proche de l'ancien chef de l'Etat. /Ph

Un syndicat de magistrats français a écrit à la ministre de la Justice pour lui demander des explications sur le non-lieu requis pour Jacques Chirac par le procureur de Nanterre (Hauts-de-Seine) Philippe Courroye, un proche de l'ancien chef de l'Etat. /Ph - -

PARIS (Reuters) - Un syndicat de magistrats français a écrit à la ministre de la Justice pour lui demander des explications sur le non-lieu requis...

PARIS (Reuters) - Un syndicat de magistrats français a écrit à la ministre de la Justice pour lui demander des explications sur le non-lieu requis pour Jacques Chirac par le procureur de Nanterre (Hauts-de-Seine) Philippe Courroye, un proche de l'ancien chef de l'Etat.

Dans ce courrier transmis à la presse, le Syndicat de la magistrature, classé à gauche, rappelle que Jacques Chirac et Philippe Courroye se connaissent et ont partagé un repas amical chez l'homme d'affaires François Pinault en 2008 dans le Var, ce qui est admis par le procureur.

Le syndicat souligne que le code de déontologie des magistrats leur recommande d'éviter "d'adopter un comportement public de nature à faire naître un doute sur (leur) indépendance" et prescrit "discernement et prudence dans la vie en société, le choix de ses relations".

"Il nous paraît essentiel, Mme le garde des Sceaux, que vous vous saisissiez d'un tel sujet : les magistrats ont besoin de savoir s'il leur est dorénavant possible de dîner avec une personne mise en examen dans un dossier dont ils ont la charge, puis, quelques mois plus tard, de prendre des réquisitions en sa faveur", écrit le SM.

Philippe Courroye a requis un non-lieu pour Jacques Chirac dans un dossier visant l'emploi par la Ville de sept personnes qui auraient travaillé exclusivement pour le RPR entre 1990 et 1995.

Un juge d'instruction prononcera la décision finale et Jacques Chirac sera de toutes façons jugé à Paris en mars dans un autre dossier.

Le Syndicat de la magistrature fait aussi remarquer dans son courrier à la ministre que, selon une pièce saisie par la police récemment, un avocat de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt a contacté le ministère en 2008 pour obtenir un état des enquêtes dans ce dossier.

Le syndicat demande à la ministre de lui préciser si elle a bien reçu la note de cet avocat et quelle suite elle lui a éventuellement donné.

Le procureur Courroye, qui refuse de se dessaisir de ce dossier pour un juge d'instruction indépendant, est accusé par la gauche de servir le pouvoir en gardant l'affaire sous contrôle.

Thierry Lévêque, édité par Elizabeth Pineau