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Un sommet européen marqué par les Roms, l'économie

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par Julien Toyer BRUXELLES (Reuters) - En dépit des efforts du président du Conseil européen de voir les dirigeants des Vingt-sept se pencher sur les...

par Julien Toyer

BRUXELLES (Reuters) - En dépit des efforts du président du Conseil européen de voir les dirigeants des Vingt-sept se pencher sur les relations de l'Union avec ses partenaires stratégiques, le sommet organisé jeudi devrait être dominé par l'actualité liée à la politique française sur les Roms.

Les progrès de la réforme de la gouvernance économique européenne, plus lents depuis quelques semaines, devraient également être largement abordés par les chefs d'Etat et de gouvernement à Bruxelles.

Mercredi, la France a vivement protesté contre les propos la veille de la commissaire européenne à la Justice et aux Droits fondamentaux, Viviane Reding, qui a estimé que le traitement réservé aux Roms par les autorités françaises était une "honte" et n'avait pas d'équivalent en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Selon le sénateur de Haute-Marne Bruno Sido, Nicolas Sarkozy a par ailleurs indiqué lors d'une réunion avec des élus UMP que "la politique française était la bonne et que c'était scandaleux - il s'en expliquera d'ailleurs demain - que l'Europe s'exprime de cette façon sur ce que fait la France".

A cette occasion, il a également invité le Luxembourg, d'où est originaire Viviane Reding, à accueillir des Roms sur son sol, selon des sénateurs.

Tout en assouplissant son message sur la forme, la Commission est restée ferme mercredi sur sa critique envers la France et sur sa menace d'ouvrir une procédure d'infraction à son encontre pour application discriminatoire et mauvaise transposition de la directive de 2004 sur la liberté de circulation au sein de l'Union.

Le collège des commissaires se penchera sur cette question d'ici 15 jours et la France a prévu d'ici là de lui apporter des éclaircissements sur son action dans ce dossier, en particulier sur la circulaire signée par le chef du cabinet du ministre de l'Intérieur appelant à démanteler en priorité des camps Roms.

GOUVERNANCE ÉCONOMIQUE

Concernant les leçons à tirer de la crise en matière de gouvernance économique deux ans après la chute de Lehman Brothers, les dirigeants des Vingt-sept devraient débattre en particulier du nouveau régime de sanctions à destination des Etats qui ne respecteront pas leurs engagements budgétaires.

Plusieurs pays, dont l'Allemagne, souhaitent que ces sanctions soient les plus automatiques possibles et puissent inclure la suspension du versement de fonds européens ou de droits de vote à la table du conseil des ministres.

D'autres, comme la France, penchent plutôt pour des sanctions uniquement politiques, avec la suppression des droits de vote envisagée seulement comme une "possibilité extrême".

"Le débat sur les sanctions est plus compliqué, mais il y a quand même de bonnes chances que ce débat soit tranché d'ici octobre", explique un diplomate de haut rang.

La Commission européenne, qui soutient un système de sanctions semi-automatique avec la possibilité de pénalités financières, a cependant décidé de ne pas attendre jusque là et fera ses propositions en la matières le 29 septembre.

RELATIONS STRATÉGIQUES DE L'UE

Les discussions jeudi devraient également porter sur la possibilité de prolonger ou non le mandat du groupe de travail présidé par Herman Van Rompuy pour étudier la création d'un mécanisme permanent de gestion des crises.

Les Allemands poussent pour que ce mécanisme inclue la possibilité pour un Etat de se déclarer en faillite alors qu'un groupe d'autre Etats, dont la France, ne verraient pas d'un mauvais ?il une pérennisation du Fonds européen de stabilité financière décidé début mai.

Enfin, l'ordre du jour officiel du sommet est consacré à la place de l'Europe dans le monde et à ses relations avec la Chine, l'Inde ou le Brésil.

"Nous boxons dans une catégorie inférieure à notre poids de 500 millions de citoyens et 22% de la richesse mondiale (...) L'Europe doit agir en tant qu'acteur de poids sur la scène mondiale", a indiqué le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, dans un message vidéo.

Aucune décision ne devrait cependant intervenir sur ces dossiers en dehors d'un assouplissement attendu de la politique commerciale de l'UE à l'égard du Pakistan pour l'aider à se relever des graves inondations de l'été.

Rédaction européenne