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Politique

"Un scandale": vives réactions politiques à la destruction des images de vidéosurveillance au Stade de France

Les supporters de Liverpool empêchés d'entrer dans le Stade de France

Les supporters de Liverpool empêchés d'entrer dans le Stade de France - AFP

Plusieurs personnalités, de droite et d'extrême droite notamment, ont réagi à la non-conservation des images des événements survenus au Stade de France en marge de la finale de Ligue des champions.

"Un scandale dans le scandale", s'est insurgé Xavier Bertrand sur Twitter. Le président Les Républicains (LR) de la région Hauts-de-France réagissait ce jeudi à la non-conservation de certaines images de vidéosurveillance des événements survenus autour du Stade de France en marge de la finale de Ligue des champions.

"Pourquoi n'y a-t-il pas eu de réquisition des images de vidéo-protection après les exactions commises par ces voyous au #StadeDeFrance? Cette destruction de preuves est incompréhensible et choquante", a aussi accusé Xavier Bertrand.

Les images filmées au Stade de France et ses alentours par des caméras qui dépendent d'un opérateur privé sont systématiquement détruites au bout de sept jours, sauf réquisition de la justice, a expliqué Erwan Le Prévost, le directeur des affaires institutionnelles de la Fédération française de football (FFF), dont une délégation était entendue au Sénat ce jeudi.

"C'est la loi", a précisé à l'AFP le président de la commission sénatoriale de la culture, Laurent Lafon. "Nous sommes surpris, le préfet a saisi la justice très rapidement, il y a eu largement le temps de saisir (ces images), il faut qu'on comprenne ce qui s'est passé." À noter cependant que des images filmées par les caméras de la préfecture de police sont toujours à disposition de la justice.

"Ne rien mettre sous le tapis"

À l'extrême droite aussi, l'information fait réagir. "Les images de vidéosurveillance du Stade de France ont été supprimées, faute d’avoir été réclamées par la justice. Je n’ose pas croire que ceux qui nous dirigent soient à ce point incompétents. Toute la lumière doit être faite sur cette affaire", écrit Marine Le Pen sur Twitter.

"Cette affaire du Stade de France devient, de jour en jour, un scandale de plus en plus important. Gérald Darmanin doit dire la vérité aux Français sans rien mettre sous le tapis", a quant à lui réagi Stanislas Rigault, président de Génération Z et candidat de Reconquête à Vaucluse, également sur Twitter.
"Si on voulait accréditer l'idée que l'exécutif cherche à cacher quelque chose, on ne s'y prendrait pas autrement", a estimé sur Public Sénat ce jeudi le sénateur socialiste de Saône-et-Loire Jérôme Durain.

"C'est fâcheux parce que sans doute ça relève davantage de l'incompétence que de la dissimulation, mais globalement pour un pays qui a vocation à organiser les Jeux olympiques en 2024, c'est pas glorieux et je pense qu'on n'en a pas fini avec nos auditions", a ajouté le parlementaire, qui était présent au palais du Luxembourg ce jeudi.

"Pourquoi n'ont-elles pas été réquisitionnées?"

"L'information que nous avons obtenue (pendant l'audition, NDLR) sur les images vidéos nous interpelle", a déclaré le président de la commission des lois du Sénat, François-Noël Buffet, qui co-présidait l'audition. "S'il advenait qu'elles n'ont pas été conservées, cela poserait un grave problème."

Pour le sénateur PS David Assouline, "des images très violentes existaient et elles ont été effacées sept jours après les faits. Pourquoi n'ont-elles pas été réquisitionnées?", a-t-il demandé.

Le maire de la métropole de Liverpool, Steve Rotheram, auditionné après la délégation de la FFF, a dit qu'"(il) ne parven(ait) pas à comprendre pourquoi les vidéos ont été détruites".

Pour le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, "tout porte à croire qu'on a sciemment laissé détruire des pièces à conviction compromettantes".

Le sénateur LR Michel Savin, président du groupe d'études consacré aux grands événements sportifs, s'est dit dans un communiqué "extrêmement choqué" que les images de vidéoprotection n'aient pas été réquisitionnées "alors que le ministre Darmanin s'était pourtant engagé à nous les fournir" lors de son audition la semaine dernière.

Clarisse Martin avec AFP