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Politique

Un nouveau préfet pour s'atteler à l'insécurité à Marseille

Vue des quartiers Nord de Marseille, où sévit notamment des règlements de comptes mortels sur fond de trafic de drogue. Alain Gardère, un proche de Nicolas Sarkozy, a été nommé mercredi en conseil des ministres préfet chargé de la sécurité dans la région

Vue des quartiers Nord de Marseille, où sévit notamment des règlements de comptes mortels sur fond de trafic de drogue. Alain Gardère, un proche de Nicolas Sarkozy, a été nommé mercredi en conseil des ministres préfet chargé de la sécurité dans la région - -

PARIS (Reuters) - Alain Gardère, un proche de Nicolas Sarkozy, a été nommé mercredi en conseil des ministres préfet chargé de la sécurité dans la...

PARIS (Reuters) - Alain Gardère, un proche de Nicolas Sarkozy, a été nommé mercredi en conseil des ministres préfet chargé de la sécurité dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, où sévit une insécurité chronique.

Troisième préfet nommé en deux ans dans la région Paca, il remplace Gilles Leclair, nommé préfet hors cadre, auquel le chef de l'Etat reproche un manque de résultats, en particulier à Marseille.

Des élus socialistes dénoncent la valse des préfets dans la cité phocéenne, estimant que Nicolas Sarkozy se contente de faire sauter des fusibles au lieu de combler le manque d'effectifs mis en évidence par les syndicats de police.

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a confirmé mercredi sur Europe 1 qu'il se rendrait le 29 août à Marseille. Il devrait y installer Alain Gardère dans ses fonctions, dit-on de source gouvernementale.

Ce dernier avait été nommé au cabinet du ministre de l'Intérieur après avoir dirigé la sécurité de proximité à Paris.

Claude Guéant a justifié le changement de préfet par la nécessité de "réfléchir à des stratégies nouvelles" dans la ville. "La situation à Marseille n'est pas satisfaisante (..) et cela n'est pas supportable", a-t-il dit.

Le ministre a rappelé avoir affecté récemment dans la ville 100 fonctionnaires de police supplémentaires et 39 en police judiciaire qui seront opérationnels début septembre.

Gilles Leclair fait les frais des mauvais chiffres de la sécurité à Marseille. En visite début mai dans la ville, Claude Guéant avait annoncé plusieurs mesures destinées à y renforcer la sécurité.

Mais, entre la succession de règlements de comptes mortels sur fond de trafic de drogue dans les cités, les attaques à main armée spectaculaires ou des faits de délinquance routière, Marseille se retrouve toujours sous les feux de l'actualité.

L'Elysée se serait montré très agacé, selon plusieurs journaux, par des faits divers ayant marqué cet été la cité phocéenne. En particulier l'affaire d'un parking abandonné par un concessionnaire à des délinquants exigeant un "droit" de passage aux automobilistes.

Dominique Achispon, secrétaire général du Syndicat national des officiers de police, a douté que "changer de préfet pour en mettre un autre" permette de régler la situation à Marseille, où il manque, selon lui, 5% des effectifs.

"La sécurité, ce n'est pas un seul homme", a-t-il dit à Reuters, estimant que le gouvernement avait pris cette décision pour tenter d'apaiser l'inquiétude des élus de la ville face à la montée de la violence.

Pour Patrick Mennucci, l'un des élus socialistes de la ville, "on fait sauter un fusible alors que toute l'usine électrique est à refaire!".

Gérard Bon, édité par Gilles Trequesser