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Politique

Un comité interministériel aux droits des femmes contre les inégalités salariales

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Ce vendredi, les ministres se réunissent pour un comité interministériel aux droits des femmes. Parmi les sujets débattus, les inégalités salariales, avec toujours un écart de 27% en moyenne entre les salaires des hommes et celui des femmes.

Ça n’était pas arrivé depuis 12 ans : tous les ministres seront réunis ce vendredi pour un comité interministériel aux droits des femmes et plancher sur la question de l’égalité entre les deux sexes. Au programme : la lutte contre les violences faites aux femmes avec une loi avant l’été prochain, le sexisme grâce à un plan de formation pour sensibiliser les enseignants, ou encore les inégalités professionnelles. Les femmes gagnent en effet 27 % de moins que les hommes, et ce pour de nombreuses raisons : précarité, temps partiel, mais aussi des inégalités salariales au sein des entreprises.

« Les hommes gagnaient de 200 à 700 euros de plus que moi »

C’est le cas de Sylvie, embauchée en 1980 dans une entreprise mécanique. Après 20 ans d'ancienneté, elle passe à un service où les salaires sont affichés. « Les hommes gagnaient de 200 à 700 euros de plus que moi, raconte-t-elle sur RMC. Ils travaillaient avec moi et avaient la même ancienneté, les mêmes diplômes ». Face à l’absence de réponse de la direction, elle décide d'aller aux prudhommes pour obtenir finalement, en cassation, 41 000 euros et une hausse de salaire de plus de 200 euros par mois. « C’est un grand soulagement, six ans de bataille, vous gâchez votre carrière, mais vous vous dites "je ne me suis pas battue pour rien" ».

« On n’est pas très doués pour appliquer les lois »

Depuis 2010 pourtant, une loi prévoit des pénalités financières pour les entreprises d'au moins cinquante salariés qui ne mettent pas en place d'accord d'égalité entre les hommes et les femmes, et le gouvernement veut aller plus en renforçant les contrôles. Olga Trostiansky, la fondatrice du Laboratoire de l'égalité, attend beaucoup de ce comité interministériel, notamment en matière de parité. « Le gouvernement peut jouer un rôle, la loi joue déjà un rôle. Il doit aller jusqu’au bout en appliquant les lois, et ça, en France, on n’est pas très doués. Concrètement, aucune entreprise n’a été à ce jour sanctionnée. Il faut que les sanctions soient mises en place et qu’avec, on donne des moyens concrets de changer. Il faut arriver à ce que tous les acteurs pensent que c’est une urgence, une priorité. Des salariées qui auront des conditions de travail plus normales et seront mieux rémunérées joueront mieux le jeu, et l’entreprise sera gagnante aussi ».

M. Chaillot avec Marie Dupin