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Un an après le Grenelle, « le compte n’y est pas »

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Les associations qui ont participé au Grenelle de l’Environnement n’hésitent pas à faire part de la déception qui commence à pointer concernant la mise en œuvre concrète des mesures.

Arnaud Gossement est le porte-parole de France Nature Environnement. Une association écologiste qui participe aux discussions dans le cadre du Grenelle de l'environnement. Après ce point d'étape hier, son sentiment est le suivant : « Il faut que ça avance, et surtout il faut que ça conclue. Il faut que le Grenelle accouche d'un changement dans la vie des Français. Dès qu'on parle de grands objectifs politiques, de réduction des émissions de gaz à effet de serre, tout le monde est d'accord. Par contre, après, quand on dit « Concrètement, qu'est-ce qu'on va faire sur la voiture, sur le logement, sur la fiscalité, sur les transports ? », c'est là que ça coince parce qu'on est dans le vif du sujet. Que ça se chamaille entre politiques, c'est totalement normal. Ce qui nous inquiète c'est que ces chamailleries durent. Il faut qu'on y mette un terme, il faut siffler la fin de la récré, passer à autre chose ».

Yves Paccalet, philosophe et écrivain écologiste, ancien membre de l'équipe Cousteau, collabore aux travaux du Grenelle de l'Environnement. Conscient de l'importance du Grenelle, il regrette le comportement des politiques et des lobbies : « On a eu beaucoup de satisfactions dans la déclaration finale du Grenelle. Après, les groupes sociaux, économiques, sont arrivés par derrière en déposant des amendements aux lois. On savait que ça allait arriver mais c'est arrivé vraiment très fort. Les politiques sont au ras-des-pâquerettes, toujours en train de dire « Oui, mais attention, nos électeur ne vont peut-être pas être contents de ce qu'on a dit, et puis c'est pas très lisible cette taxe-là... ». Alors je leur dis « Allez aussi vite que vos électeurs, qui vont à l'heure actuelle plus vite que vous » ».

André Ciccolena, chercheur en santé environnemental et membre d'Alliance pour la planète : « Le Grenelle avait suscité un grand espoir, on avait constaté qu'il était possible d'avoir des convergences entre le mouvement écologiste, le mouvement social et les collectivités locales. Ce qui avait été acté au Grenelle est en train d'être détricoté sous le poids des intérêts industriels et sous le poids de la haute administration. Le compte n'y est pas, dans le domaine de la santé environnementale c'est très clair ».

La rédaction et Fabien Crombé