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UMP et PS ne croient pas à un "Front national light"

Jean-Marie et Marine Le Pen. L'UMP et le Parti socialiste ne croient pas à une normalisation du Front national sous la houlette de Marine Le Pen, qui devrait prendre la succession de son père à la tête du parti d'extrême droite ce week-end. /Photo prise l

Jean-Marie et Marine Le Pen. L'UMP et le Parti socialiste ne croient pas à une normalisation du Front national sous la houlette de Marine Le Pen, qui devrait prendre la succession de son père à la tête du parti d'extrême droite ce week-end. /Photo prise l - -

PARIS (Reuters) - L'UMP et le Parti socialiste ne croient pas à une normalisation du Front national sous la houlette de Marine Le Pen, qui devrait...

PARIS (Reuters) - L'UMP et le Parti socialiste ne croient pas à une normalisation du Front national sous la houlette de Marine Le Pen, qui devrait prendre la succession de son père à la tête du parti d'extrême droite ce week-end.

Face à Bruno Gollnisch, l'ancien dauphin devenu challenger, la fille de Jean-Marie Le Pen part favorite pour accéder à la présidence de la formation, réunie samedi et dimanche en congrès à Tours.

Celle qui s'efforce depuis sept ans de "dédiaboliser" le FN pour en faire un grand parti populaire de gouvernement a assuré vendredi que les jeux n'étaient pas faits.

"Le fait de m'appeler Le Pen n'est pas un inconvénient mais je pense que ça ne suffit pas" pour être élue", a-t-elle déclaré sur i> Télé. "J'essaie d'apporter à ce capital Le Pen, qui incarne certes un grand nombre de sujets politiques, une plus-value Marine".

Marine Le Pen chef du Front national, "je dis danger", a prévenu le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon. "Marine Le Pen a des habits qui laisseraient penser qu'elle n'est pas d'extrême droite (...) Il y a un grand danger à ce qu'on donne une forme de respectabilité à des idées qui ne sont pas respectables", a-t-il estimé sur France 2.

Marine Le Pen a affiché son ambition de rééditer en 2012 la performance de son père qui s'était qualifié pour le deuxième tour de la présidentielle en 2002. Au premier tour, il avait recueilli 16,86% des voix, éliminant le candidat socialiste, Lionel Jospin, qui avait obtenu 16,18% des suffrages.

Selon un sondage CSA publié vendredi par le magazine Marianne, Marine Le Pen est créditée de 17 à 18% d'intentions de vote en fonction du nom du candidat socialiste à l'Elysée.

"CE NE SERA PAS DU LE PEN LIGHT"

Un Front national aussi haut dans les sondages, "cela appelle de la part de la gauche d'être très forte sur ses fondamentaux: les questions économiques et sociales, la lutte contre la précarité et la pauvreté", a expliqué Benoît Hamon, qui prédit une campagne présidentielle du FN "anti-islam, anti-musulmans et anti-banlieue".

Pour le PS, Nicolas Sarkozy est responsable de la montée du FN.

Le chef de l'Etat "avait dit que sa politique sécuritaire allait éteindre le Front national dans les urnes. On se rend compte qu'au terme d'une politique qui a stigmatisé des catégories entières de Français, jamais le FN n'a été potentiellement aussi fort", a dit Benoît Hamon.

Dans sa campagne face à Bruno Gollnisch, la fille de Jean-Marie Le Pen a introduit l'idée - nouvelle au FN - de défense de la laïcité et des valeurs de la République, imposant ces thèmes aux autres formations politiques dans l'espoir affiché d'attirer les électeurs de l'UMP.

Selon un sondage TNS Sofres diffusé mercredi, 43% des sympathisants du parti majoritaire souhaitent une alliance avec le FN. Ils n'étaient 23% en 2002.

Le nouveau secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a exclu toute alliance avec le Front national, pour la présidentielle ou les législatives.

Il a mis en place au sein de l'UMP une mission sur la stratégie à adopter face à Marine Le Pen, sur ses sujets traditionnels, l'immigration et l'insécurité.

Marine Le Pen à la tête du Front national, "sur le fond, ça ne change rien", a estimé vendredi la ministre de la Formation professionnelle, Nadine Morano. "Ce sera du Le Pen habituel, ça ne sera pas du Le Pen light".

Le père et la fille utilisent "les mêmes ingrédients: très peu d'idées politiques et surtout l'ingrédient de la peur distillée", a-t-elle estimé sur Canal+.

Pour elle, "la vocation d'un parti politique c'est de répondre aux problèmes des Français, d'avoir des réponses politiques très concrètes". Or, le FN a une "unique ligne de conduite politique la lutte contre l'immigration. Ça fait un peu court pour la France", a ajouté Nadine Morano.

Laure Bretton, avec Gérard Bon, édité par Patrick Vignal