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Ultimatum des régions de gauche au gouvernement

LA COULEUR POLITIQUE DES RÉGIONS

LA COULEUR POLITIQUE DES RÉGIONS - -

PARIS - Les 23 présidents de région de gauche ont solennellement demandé vendredi au gouvernement le retrait du projet de réforme territoriale sous...

PARIS (Reuters) - Les 23 présidents de région de gauche ont solennellement demandé vendredi au gouvernement le retrait du projet de réforme territoriale sous peine de remettre en cause "certains de leurs engagements envers l'Etat".

Vingt-quatre des 26 régions françaises élisaient vendredi leur président cinq jours après l'avertissement électoral adressé à Nicolas Sarkozy. La Corse a élu son président jeudi.

Elu dès le premier tour le 14 mars, le socialiste Victorin Lurel a d'ores et déjà entamé son mandat en Guadeloupe.

Dans cette carte quasi rose, l'UMP Philippe Richert a pris officiellement les rênes du "village gaulois" alsacien, seule région métropolitaine restée à droite.

Les candidats de la majorité ont également été élus en Guyane et à La Réunion, les deux "prises" de la droite outre-mer.

"Le gouvernement voulait faire de l'élection régionale un référendum sur la réforme des collectivités locales. Ce référendum, ce sont les régions qui l'ont gagné!", soulignent les présidents de région de gauche dans un déclaration commune.

Dénonçant les "attaques incessantes et indignes" du gouvernement contre les régions durant la campagne électorale, ils posent cinq conditions à l'exécutif.

Renoncer au projet de réforme des collectivités territoriales, retirer le projet du Grand Paris, conditionner toute évolution institutionnelle ou statutaire des collectivités d'outre-mer à une demande préalable des élus, renégocier les contrats de projets signés en 2007, engager une nouvelle étape de la décentralisation.

"Faute d'obtenir satisfaction, les régions dont la détermination est encore renforcée par le résultat de l'élection n'auront d'autre choix que de remettre en cause certains de leurs engagements envers l'Etat", soulignent les régions.

INCIDENT DE SÉANCE EN PACA

Le Premier ministre, François Fillon, a annoncé qu'il prendrait prochainement des "initiatives pour voir avec les présidents de région comment mieux assurer cette coopération entre l'Etat et les régions".

"J'espère que nous pourrons, dans un esprit républicain, conduite cette coordination", a-t-il déclaré jeudi au Sénat, en rappelant que les régions n'étaient pas des "contre-pouvoirs".

En Ile-de-France, le socialiste Jean-Paul Huchon a été réélu président du conseil régional par 139 voix sur 209.

La présidente socialiste sortante de Poitou-Charentes, Ségolène Royal, a obtenu 39 voix sur 55. () "Notre priorité sera de développer l'écologie qui crée des emplois", a-t-elle dit.

En Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, président divers gauche sortant, a été réélu par 44 voix contre l'UMP Raymond Couderc (13) et la candidate du FN France Jamet (10), qui s'étaient présentés.

En Provence-Alpes-Côte d'Azur, le socialiste Michel Vauzelle a été réélu pour un troisième mandat à la tête de la région.

La séance présidée par Jean-Marie Le Pen, doyen de l'assemblée, a été marquée par un incident provoqué par les élus d'Europe Ecologie.

Les élus écologistes ont brandi des pancartes blanches sur lesquelles était inscrite la devise de la République - Liberté, Egalité, Fraternité - en signe de protestation contre le Front national, qui compte 21 élus après le bon score de son dirigeant (plus de 22%).

"Ce n'est pas Jean-Marie Le Pen qui a été décoré à Vichy de la Francisque, mais le président de la République François Mitterrand, dont M. Vauzelle a été ministre et, qui plus est, ministre de la Justice", a lancé le leader d'extrême droite.

Sophie Louet avec les correspondants de province, édité par Gilles Trequesser