BFMTV
Politique

Ukraine: Le Drian dénonce un "enfermement" de Poutine et craint une guerre "longue, difficile"

Le ministre des Affaires étrangères était l'invité de BFMTV ce lundi soir, quelques heures après les commémorations du 9 mai à Moscou. Pour le chef de la diplomatie française, Vladimir Poutine s'enferme dans ses objectifs militaires et ce conflit.

"L'agression russe continue, la guerre continue". Invité de BFMTV ce lundi soir, quelques heures après les commémorations du 9 mai à Moscou, Jean-Yves Le Drian a dénoncé "l'enfermement de Poutine dans la guerre", qui se poursuit depuis 75 jours.

"Les objectifs de guerre sont les mêmes, que ce soit la neutralisation de l’Ukraine, sa démilitarisation, sa dénazification", a énuméré le chef de la diplomatie française, dénonçant la volonté du président russe de "soumettre l'Ukraine. La guerre se poursuit, avec ses drames, son cortège de tragédies", a-t-il ajouté.

Les "quatre erreurs" de Poutine

Pour le ministre des Affaires étrangères, la guerre sera "longue, difficile", car Vladimir Poutine, est dans "le déni". "Il est dans la justification complètement révisionniste des motifs de guerre. Il a un discours de déni et d'inversion des responsabilités", a-t-il assuré, affirmant que le président russe a commis "quatre erreurs stratégiques". Tout d'abord, "de penser que l'Ukraine allait tomber comme ça. Ça n'a pas été le cas, au contraire, il a créé une nation qui se bat de manière héroïque", a-t-il assuré.

Selon Jean-Yves Le Drian, la deuxième erreur du maître du Kremlin a été de "penser que l'Europe aurait été fragile dans sa réaction alors que ça a été le contraire. L'agression russe a fait passer l’Europe dans une logique de décision", s'est félicité le ministre.

À propos de l'Otan, Vladimir Poutine "pensait voir des fragilités dans l'Alliance atlantique alors qu'elle s'est retrouvée sur ses fondamentaux". Et le président russe a "sur-estimé la force de son armée".

"Je pense qu'on s'achemine vers une guerre longue, a répété le ministre quelques minutes plus tard. Ce que ne pensait pas le président Poutine, ce qui explique peut-être le caractère particulier de ce défilé où il n'y a pas eu de rupture", a-t-il ajouté, alors que le discours redouté du 9 mai du président russe n'a pas entraîné d'escalade dans le conflit.

Fanny Rocher