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Politique

Tron : « Pas le bon moment pour supprimer l’ISF »

Georges Tron, secrétaire d’Etat à la Fonction publique, invité de Bourdin Direct ce vendredi

Georges Tron, secrétaire d’Etat à la Fonction publique, invité de Bourdin Direct ce vendredi - -

Pour le secrétaire d’Etat à la Fonction publique, Georges Tron, invité de Bourdin Direct ce vendredi sur RMC, la suppression de l'ISF n'est pas à l'ordre du jour. La réduction de la dépense publique, elle, est urgente.

Invité de Bourdin Direct ce vendredi sur RMC, Georges Tron, secrétaire d'Etat à la Fonction publique, estime que la suppression de l'ISF n'est pas d'actualité. La réduction de la dépense publique est la priorité.

Suppression de l’ISF : « Un débat politique symbolique »

Il déclare ainsi : « C’est une idée qui n’arrive pas forcément au meilleur moment. Vous avez aujourd’hui, bouclier fiscal et ISF, un débat qui va porter sur à peu près 4 milliards d’euros. Quand vous voyez que le déficit de l’Etat, qui était de 130 milliards d’euros l’année dernière, veut être ramené - et je pense qu’il le sera parce qu’on prend des mesures solides - à 90 milliards d’euros, je préfèrerais que l’on s’occupe de la dépense publique à diminuer plutôt que de rentrer dans un débat politique symbolique. La symbolique politique, je la comprends, mais par rapport à l’ampleur du dossier, ça me paraît dangereux. »

« Le vrai dossier : savoir comment on diminue la dépense publique »

Si le secrétaire d’Etat à la Fonction publique comprend les motivations des 79 députés UMP qui réclament la suppression de l’ISF (et du bouclier fiscal) pour 2011, il doute néanmoins de la pertinence d’une telle demande tant le déficit du pays est grand : « Il y a des particularismes français et l’ISF en particulier en est un. Il n’y a plus un pays d’économie comparable qui l’ait. De fait, on peut s’interroger sur la pérennité d’un dispositif comme celui-là. Mais la symbolique politique va conduire à complètement accaparer le débat, et on va oublier que, par ailleurs, il y a 90 milliards d’euros de dépenses en plus des recettes de l’Etat. Donc le vrai débat, c’est comment on va réduire ces 90 milliards d’euros, nettement au-delà de ce débat symbolique, et une fois qu’on sera revenu dans des clous à peu près normaux, c’est-à-dire de l’ordre de 20 à 25 milliards ou 30 milliards d’euros de déficit, qu’on aura eu le courage de s’attaquer à la dépense publique, on pourra rentrer dans un débat pour avoir une vraie réforme fiscale ajustée. Mais c’est trop tôt. Le vrai dossier est de savoir comment on diminue la dépense publique. Nous avons le taux de dépense publique par rapport au PIB le plus important des économies. »

Pour retrouver l'intégralité du podcast de l'interview de Georges Tron chez Jean-Jacques Bourdin, cliquez ici.

La Rédaction - bourdinandco