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Politique

Trois ministres à l'épreuve des sénatoriales

Trois ministres - Chantal Jouanno, Gérard Longuet et Maurice Leroy - brigueront dimanche les suffrages des "grands électeurs", qui pourraient décider de leur sort gouvernemental si le résultat des sénatoriales s'avère aussi serré que le redoute l'Elysée.

Trois ministres - Chantal Jouanno, Gérard Longuet et Maurice Leroy - brigueront dimanche les suffrages des "grands électeurs", qui pourraient décider de leur sort gouvernemental si le résultat des sénatoriales s'avère aussi serré que le redoute l'Elysée. - -

par Sophie Louet PARIS (Reuters) - Trois ministres brigueront dimanche les suffrages des "grands électeurs", qui pourraient décider de leur sort...

par Sophie Louet

PARIS (Reuters) - Trois ministres brigueront dimanche les suffrages des "grands électeurs", qui pourraient décider de leur sort gouvernemental si le résultat des sénatoriales s'avère aussi serré que le redoute l'Elysée.

Chantal Jouanno (Sport) conduit la liste de la majorité à Paris, Gérard Longuet (Défense) se présente dans la Meuse et le centriste Maurice Leroy (Ville) dans le Loir-et-Cher.

L'affaire semblait entendue pour la présidence de la République et le Premier ministre lors de leur investiture: ils conserveraient leur portefeuille même élus. La Constitution interdit le cumul de fonctions gouvernementales et d'un mandat parlementaire.

Mais l'horizon électoral de l'UMP s'est depuis assombri, poussant l'exécutif à envisager des scénarios alternatifs sous la cordiale pression de Gérard Larcher.

Le président UMP du Sénat a toujours été très clair sur la question : "On n'est pas candidat au Sénat pour être sénateur supplétif". Les ministres devront choisir entre le gouvernement et le Sénat au lendemain de l'élection, répète-t-il.

Un responsable du parti présidentiel abonde dans le même sens : "Les gens attendent qu'ils fassent le boulot pour lequel ils ont été élus".

Gérard Larcher sait que les sénatoriales - qui pourraient donner la majorité à la gauche pour la première fois sous la Ve République - se joueront à quelques voix. Quelques voix qui pourraient lui être fatales le 1er octobre, lors de l'élection du président de la haute assemblée.

DES MINISTRES "SACRIFIÉS"?

L'exécutif, qui a pris la mesure du risque, se déterminera en fonction du verdict des urnes. "On verra les résultats dimanche soir", confirmait mercredi le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé.

Dans l'hypothèse où le siège de Gérard Larcher serait sérieusement menacé, les trois ministres auraient à "se sacrifier".

En théorie, si un ministre est élu dimanche, il devient sénateur à compter du 1er octobre à 00h00. Il dispose d'un délai d'un mois à partir de cette date pour décider s'il siégera ou non au Sénat et ne peut prendre part à aucun scrutin durant cette période.

Pour pouvoir participer à l'élection du président de la haute assemblée, il doit démissionner du gouvernement avant le 1er octobre.

Une autre option s'offre à lui. Si le ministre est élu au scrutin proportionnel, il peut démissionner du Sénat à partir du 1er octobre à 00h00 pour laisser la place à son suppléant.

Ce dernier serait en mesure de participer au scrutin présidentiel si la démission du ministre-sénateur et son remplacement sont notifiés au ministère de l'Intérieur dans la matinée du 1er octobre.

Un remaniement gouvernemental s'imposerait alors, à sept mois de l'élection présidentielle.

Les intéressés sont disposés à se plier aux éventuelles consignes présidentielles, mais ils ne cachent pas que poursuivre leur tâche gouvernementale leur siérait mieux.

Gérard Longuet a pris les devants dans un entretien publié le 15 septembre dans Le Figaro.

"Naturellement, s'il devait manquer une voix à Gérard Larcher, ce ne serait pas la mienne. Mais c'est le seul cas de figure. Vu la gravité de la situation internationale, je ne me vois pas abandonner mes responsabilités à cet instant", déclare le ministre de la Défense.

Avec Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse